Le brief éco. Voici revenu le temps des privatisations
Le sujet des privatisations a été remis sur la table samedi 2 septembre par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. L’idée n’est pas nouvelle mais elle se concrétisera dans quelques semaines.
La promesse de se retirer du capital de certaines entreprises dans lesquelles l'Etat est financièrement présent avait été faite par Emmanuel Macron pendant la campagne pour la présidentielle. Samedi 2 septembre, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a confirmé cette volonté. Cela veut dire que les privatisations sont acquises dans les faits. Bercy précisera le dispositif dans les prochaines semaines.
Le candidat Macron avait évoqué le transfert des participations de l’État, dans certaines entreprises non stratégiques vers un fonds destiné à financer l’innovation, à hauteur de 10 milliards d’euros.
"Privatisations" ou "cessions", tout est dans la nuance
Le sujet est sensible, jusque dans le vocabulaire utilisé. Contrairement à Bruno Le Maire, le Premier ministre Edouard Philippe refuse le terme de "privatisation" franche et massive. Le chef du gouvernement préfère parler de cessions de participations dans des entreprises non stratégiques. La nuance est importante. Cela veut dire qu'il est hors de question de remettre totalement aux mains du privé certaines entreprises dans lesquelles l’Etat possède une partie du capital.
L’Etat est aujourd’hui actionnaire d’une quinzaine de sociétés cotées à la bourse et en détient dans l’ensemble environ 70 milliards d’euros. S’ajoutent à ces entreprises une myriade d’autres participations gérées par l’APE (Agence des participations de l’État).
Pas question de toucher aux secteurs sensibles
Edouard Philippe et Bruno Le Maire refusent de citer des noms. On peut éliminer tout de suite les sociétés réellement stratégiques comme EDF, Areva, Thales ou Airbus. En revanche, pourquoi ne pas imaginer grappiller quelques milliards du côté de groupe ADP (Paris Aéroport) et La Française des Jeux. Chez Renault, également (l'Etat détient 17% du capital du constructeur automobile), PSA (12%) ou Orange (23%). De quoi tirer quelques billes sans remettre en cause le rôle de l’Etat stratège dans les secteurs sensibles.
Bruno Le Maire insiste : "Il vaut mieux dépenser l’argent public dans l’innovation plutôt que celui-ci soit emprisonné dans certaines entreprises non stratégiques." L’innovation est la clef du futur pour l’économie et pour rendre la France plus forte et au moins, le contribuable voit son argent travailler intelligemment.
Maintenant, est-ce à l’État de financer l’innovation à travers un fonds financier ? N’est-ce pas plutôt le rôle des entreprises ? Ne vaut-il pas mieux créer une vraie fiscalité qui encourage les entreprises à innover ? Le débat reste ouvert.
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