Le brief éco. Urgence climatique : les PME voudraient faire mieux
Comment les petites et moyennes entreprises réagissent-elles face à l’urgence climatique ? Bpifrance Le Lab a voulu en savoir plus sur les intentions des PME-PMI et publie une enquête en exclusivité sur le sujet.
Le think tank de la Banque publique d’investissement a interrogé les patrons de PME, PMI et ETI (Entreprises de taille intermédiaire) sur la manière dont ils abordent les enjeux climatiques dans leur stratégie de développement. Sans surprise, 80% disent avoir conscience de ce défi. L’urgence climatique n’est plus à démontrer mais on ne retrouve pas le même enthousiasme dans l’application de mesures concrètes dans leur stratégie. Prise de conscience oui, réalisation peut nettement mieux faire.
Réalité sur le terrain
La majorité des dirigeants interrogés par Bpifrance Le Lab place la question de l’impact climatique au dernier rang des enjeux stratégiques. La conséquence est que peu d’actions d’envergure sont menées aujourd’hui au sein des PME-PMI et ETI françaises : juste des actions basiques et déjà existantes comme le recyclage, la réduction de l’usage du plastique ou du papier, l’efficacité énergétique, etc. Peu de dirigeants considèrent un changement de modèle économique comme un levier potentiel pour réduire leur emprunte carbone.
Décalage entre prise de conscience et absence d’action
Les dirigeants interrogés avancent plusieurs motifs : les moyens financiers (investir dans cette voie est très coûteuse pour des petites structures qui ont les reins moins solides que les grands groupes). Autre frein invoqué : l’absence de solutions technologiques adaptées à leur activité. Et puis le manque de reconnaissance des clients qui ne sont pas prêts à payer plus pour un produit ou un service respectueux des critères environnementaux.
Besoin de plus d’informations et d’évolutions réglementaires
Les patrons de PME-PMI voudraient faire plus mais ils regrettent leur solitude face à l’action : manque d’informations en amont, besoin d’échanger entre dirigeants (entre ceux qui savent faire et ceux qui voudraient faire). C’est aussi clairement un appel lancé aux pouvoirs publics pour des incitations financières, des aides fiscales et des évolutions réglementaires. Par exemple, dans les procédures d’appel d’offre, c’est le critère du prix qui est toujours mis en avant, jamais – ou trop rarement – l’engagement écologique. Autant de facteurs pénalisants et la crise n’arrange rien en renforçant la contrainte économique.
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