Le brief éco. Restructuration d’Areva : bientôt la fin du tunnel
Areva relève doucement la tête. Le groupe nucléaire obtient l’accord de principe de Bruxelles pour mettre en place son plan de sauvetage, même si rien ne se passera réellement avant l’été prochain.
Areva est engagé dans un plan de sauvetage en deux étapes : l’augmentation de capital de cinq milliards d’euro et la cession à EDF de l’activité réacteurs nucléaires, pour permettre au groupe de se recentrer sur le traitement des déchets et le démantèlement des centrales.
Mi-décembre, Areva a obtenu la promesse du Japonais Mitsubishi Heavy Industries de participer au renflouement : 500 millions d’euros en échange de 10% du capital du nouvel ensemble. L’Etat injectera le reste : 4,5 milliards d’euros. Bruxelles n'y voit donc pas d'obstacles réglementaires.
La Commission européenne pose des conditions
La Commission européenne pose deux conditions à son feu vert : que la cession d’Areva-NP (la branche réacteurs) à EDF se fasse dans le respect des règles de la concurrence. Mais surtout, que la cuve de l’EPR de Flamanville, aujourd’hui fragilisée, redevienne conforme. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'ayant pas prévu de rendre son avis avant la fin juin, rien ne sera donc réglé avant l’été.
L’Etat va aider Areva à patienter
D’ici là, Areva a besoin d’argent pour tourner. L’Etat va lui prêter 3,3 milliards d’euros, en plus d’un crédit relais en cours de 1,2 milliards. L'Etat doit trouver 7 milliards d'euros. Des sommes sont déjà provisionnées.
L’Etat va vendre également quelques nouveaux bijoux de famille. Le gouvernement annonce la cession de 4% du capital d’Engie (ex-GDF-Suez) dont il est actionnaire. Il doit en tirer près de 1,2 milliard d'euros. Mais il fait une mauvaise affaire. Il revend ses actions alors qu'en 2016, le titre Engie a fondu en bourse de plus d’un quart. L’image d’un Etat actionnaire stratège est une fois de plus écornée.
La sauvegarde de la filière nucléaire
Le déclin de la filière nucléaire française s’est joué en à peine quinze ans. Le modèle économique et énergétique tel qu’imaginé et construit autour de l’atome dans les années 2000 a volé en éclats. La tragédie de Fukushima a changé notre regard sur ce type d’énergie, sans compter les déboires à répétition autour du réacteur de Flamanville et en Finlande, l'absence de vision stratégique dans la gestion du groupe… Aujourd'hui, il en va de l’avenir d’un secteur industriel avec ses milliers d’emplois. Le destin d’EDF et d’Areva sont désormais plus que jamais liés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.