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Le brief éco. Puces électroniques : vers une pénurie de cartes de paiement ?

Le manque de puces électroniques ne menace pas uniquement le secteur automobile. Les cartes bancaires, et de paiement en général, pourraient elles aussi en subir les conséquences. À tel point que les fabricants parlent de possible pénurie.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des cartes bancaires. Photo d'illustration. (MICHÈLE CONSTANTINI / MAXPPP)

Pénurie : le mot est lâché et l’alerte lancée par la Smart Payment Association, l’association représentative des groupes qui fabriquent les cartes bancaires, et les cartes à puce au sens large, dont le groupe français Thales. Jacques Doucerain qui préside l’association, vient de se fendre d’un communiqué pour prévenir : "Sans amélioration de la situation, des millions de cartes qui permettent les achats ou les transactions financières vont manquer."

On pourrait dire que les transactions financières ou les achats sont réalisables avec des codes interbancaires, des RIB, etc. Mais ce n’est pas si simple. Avec la pénurie de puces électroniques, partout dans le monde des clients pourraient ne pas pouvoir récupérer, ou tout simplement renouveler, leurs titres de paiement magnétiques. Selon le président de la Smart Payment Association, les vrais problèmes pourraient apparaître dès le second semestre de cette année et s’amplifier en 2022.

Une dépendance vis-à-vis de l'Asie

Depuis des mois, les usines qui fabriquent les puces informatiques ne peuvent plus répondre à la demande grandissante avec la reprise. Des usines majoritairement situées en Asie, pour ne pas parler d’un secteur monopolisé par le taïwanais TSMC.

Quelle solution de court terme pour répondre à cette possible pénurie ? Allonger la durée de vie des cartes de paiement n’est surtout pas recommandé, pour des raisons de sécurité. Il faut tout simplement produire des semi-conducteurs en Europe, mais le retard accumulé est trop important. Beaucoup de fabricants rechignent à construire des presses sur le Vieux Continent, ce serait beaucoup trop coûteux et peu rentable face à la concurrence fiscale et sociale de l’Asie.

Attirer les asiatiques en Europe ? Monter avec eux des usines en participations croisées ? Inciter les groupes occidentaux à investir chez nous à des conditions compétitives ? La France souhaite accueillir la méga-usine de puces qu'Intel prévoit d'implanter en Europe. Le patron du groupe américain a rencontré le président de la République, Emmanuel Macron, lundi à Versailles. À suivre.

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