Le brief éco. Présidentielle 2017 : les marchés financiers sont-ils rationnels ?
La Bourse de Paris a gagné plus de 4% lundi. Une forte augmentation liée au résultat du premier tour de l'élection présidentielle.
Lundi 25 avril, les marchés financiers ont salué par de fortes hausses le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. La Bourse de Paris a gagné un peu plus de 4% (Francfort 3,4%, Londres 2,1%, Milan 4,8%). Peut-on parler d’une attitude rationnelle de la part des investisseurs ? Ce qui s'est déroulé lundi sur les marchés, c'est finalement comme un sondage, une photo à un moment donné. Deux phases expliquent cet optimisme :
1. Le "pire" a été évité. "Pire" est le mot employé par les opérateurs pour qualifier une des hypothèses : un second tour Le Pen-Mélenchon. Exit cette option.
2. Les opérateurs sont déjà au soir du second tour en imaginant la victoire du candidat pro marché et qui a leur faveur. Les actions des banques ont bondi de 7% pour BNP-Paribas, Société générale, Crédit agricole. La journée fut excellente aussi pour la banque allemande Deutsche Bank, la britannique Barclays ou l’italienne UniCredit.
L’impact de cette présidentielle est d’ailleurs très intéressant à comparer aux précédents scrutins. Un récapitulatif effectuée par le cabinet Associés en Finances montre que depuis 1988 et cinq élections présidentielles, les marchés ont systématiquement baissé au lendemain des premiers tours. Lundi, ils ont rompu avec leurs habitudes.
L'horreur de l'incertitude
Par définition rien n’est joué pour le second tour. Ni dans les urnes, ni sur les marchés. Ce n’est pas tant le résultat du second tour qui importe que l’étape suivante : les élections législatives.
Les législatives de juin seront le troisième tour aux yeux des marchés car elles détermineront la composition de l’Assemblée nationale et, de fait, diront si le gagnant ou la gagnante de la présidentielle disposera ou non d’une majorité pour gouverner.
Comme toujours, les marchés détestent l’incertitude. Les investisseurs internationaux sont parmi les plus concernés car ils détiennent plus de 50% des entreprises cotées à la bourse de Paris.
Les préoccupations sur l'euro
Enfin, un autre sujet de préoccupation est celui du niveau de l’euro. Depuis dimanche soir, une prime de risque étant levée, la devise européenne remonte face aux principales monnaies internationales dont le dollar, le franc suisse ou le yen japonais. Et cela a généralement un impact plutôt négatif sur nos entreprises exportatrices puisqu’elles vendent leurs produits plus chers à l'étranger. Ce sont des valeurs à surveiller dans les prochains jours.
Que ce soit dans les urnes, sur les marchés ou pour l’économie réelle : rien n’est gagné. Quant aux Bourses, elles vont rester très volatiles. Et comme aimait à dire un regretté analyste de la place parisienne : "Quand les marchés sont volatils, on peut y perdre des plumes."
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