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Le brief éco. Nouvel excédent budgétaire  :  l'Allemagne va-t-elle enfin partager le pactole ?

13,5 milliards d'euros de bénéfices. Record battu pour l'Allemagne.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La porte de Brandebourg à Berlin (Allemagne). Photo d'illustration. (MAXPPP)

Alors que l’on dit que l’économie allemande tourne au ralenti, Berlin annonce avoir enregistré en 2019 un excédent budgétaire de 13,5 milliards d’euros. C’est un record.

Plusieurs facteurs expliquent cet excédent. Les recettes fiscales ont été plus élevées que prévu, l’impôt a plus rapporté aux caisses de l’État. Les taux d’intérêt bas, voire négatifs, ont rendu le remboursement de la dette moins chère, et puis l’Allemagne a fait quelques économies. Notamment du côté de fonds spéciaux qui n’ont pas été utilisés car cela n’était pas nécessaire, comme la rénovation d’écoles ou la participation au budget européen qui avait été surévaluée pour tenir compte d’éventuels déboires liés au Brexit.

Bonne gestion des finances publiques

Peut-on dire que c’est la fin de la période des "vaches maigres" pour l’économie allemande ? Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, reconnaît que le pays a eu un peu de chance, mais que c’est surtout le fruit d’une bonne gestion des deniers publics. Le précédent record avait été enregistré en 2015. Aujourd’hui, la cagnotte totale de l’État allemand approche les 50 milliards d’euros. Face à cette cagnotte allemande, la France a un superbe tonneau des Danaïdes avec un solde budgétaire négatif (déficitaire) autour de 95 milliards d’euros.

Les excédents suscitent la jalousie

Ce n’est pas nouveau, c’est le traditionnel discours selon lequel l’Allemagne devrait libérer un peu de cet argent pour commercer avec ses voisins, investir et entretenir ainsi la machine économique européenne. La nouvelle présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est d’ailleurs saisie récemment de cette équation très politique en appelant Berlin à aller dans cette voie. Côté allemand, on est en train de voir naître le débat au sein même de la nouvelle coalition gouvernementale entre les conservateurs adeptes de l’orthodoxie budgétaire (les efforts, c’est nous qui les avons faits, c’est donc à nos entreprises d’en profiter pour renforcer leur dynamisme sur la scène internationale). Pour la nouvelle direction des sociaux-démocrates, en revanche, il faut soutenir les ménages les plus modestes et investir dans les infrastructures. Le débat revient donc, mais la fourmi allemande n'est pas prêteuse. C'est là son moindre défaut. 

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