Le brief éco. Marine marchande, la course au gigantisme
La compagnie française CMA-CGM a inauguré jeudi le Saint-Exupéry, un navire capable d'embarquer près de 21 000 conteneurs, mais aussi plus écologique et plus économique.
C’est une inauguration en grande pompe, mais surtout de grande taille, qui a eu lieu jeudi 6 septembre au Havre : le lancement du Saint-Exupéry, le dernier bateau porte-conteneurs de la compagnie CMA-CGM, un navire hors norme à tous points de vue. Il est aussi long et large que quatre terrains de football alignés et que cinq Airbus A380 à la queueleuleu, soit 400 mètres de long sur 59 mètres de large et 16 mètres de tirant d'eau, c'est-à-dire la hauteur entre la ligne de flottaison et le bas de la coque du bateau. Construit par un chantier philippin, le Saint-Exupéry est le plus gros navire du genre battant pavillon français. Il embarquera près de 21 000 conteneurs, l’équivalent de trois fois le tour du périphérique parisien sur trois files.
Le bateau est écologique, bien sûr. S'il a une force de poussée de dix réacteurs d'Airbus, il est trois fois plus économe que ses prédécesseurs, avec 3% de rejet de CO2 en moins. Enfin, avant d’être rejetée à la mer, l’eau des ballasts, les réservoirs destinés à stabiliser le navire, est traitée aux UV pour tuer les éventuels germes qui se seraient développés dans les réservoirs.
Des économies d’échelle de 10 à 15%
Sur le plan économique, CMA-CGM est le troisième armateur mondial derrière le Danois Maersk et l’Italo-suisse MSC. Le groupe est implanté dans 160 pays, ce qui lui permet de "surfer" sur la crise. Quand une zone géographique tourne moins bien, une autre compense. Le trafic mondial ne cesse de croître et il faut à CMA se donner les moyens d’accompagner le mouvement en faisant des économies d’échelle, d’où ces mastodontes des mers. Plus les volumes transportés sont importants, plus les coûts de transport sont faibles. Avec le Saint-Exupéry, les économies d’échelle sont de 10 à 15% par rapport à la génération précédente de porte-conteneurs.
Ce navire, le 3e plus gros porte-conteneurs au monde derrière un Hongkongais et un Chinois, place la France au cœur de l’économie mondiale. C’est la "French asia line", la grande route entre l’Asie et l’Europe du Nord via le Canal de Suez, qui va de Rotterdam à Shangaï, en passant par le Havre qui est la première plateforme maritime française après Marseille.
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