Le brief éco. LVMH investit dans le champagne du rappeur américain Jay-Z

En pleine déroute de l’économie mondiale liée à la pandémie de Covid-19, les affaires continuent au royaume du luxe. Le très classique et pianiste virtuose Bernard Arnault fait affaire avec le rappeur américain Jay-Z. Il ne s’agit pas de musique, loin s’en faut, mais d’un "business premium" : crise ou pas, il faut savoir signer au bon moment.

Armand de Brignac est un champagne élaboré par la famille Cattier, dans le village de Rilly-la-Montagne, près de Reims (Marne). Un vin racheté par Jay-Z en 2006 et construit sur la base de trois cépages : le Chardonnay, le Pinot noir et le Pinot meunier. Il y a le contenu (le breuvage) et le contenant (la bouteille). C’est le côté "bling-bling", dorures et paiettes de Jay-Z : la bouteille d’Armand de Brignac est métallisée et opaque, caractérisée par un as de pique. Autre caractéristique : le prix, de 290 à 800 euros la bouteille de 75 centilitres. Ce vin champenois a su séduire une nouvelle clientèle aux États-Unis, qui n'hésite pas à débourser 280 000 dollars (230 000 euros) pour une bouteille de trente litres.

Cet investissement est réalisé malgré les taxes douanières instaurées par l’ancien président américain Donald Trump. Le champagne est le seul vin français à ne pas être surtaxé de 25% par l'administration américaine. Or, le marché américain est le premier débouché du secteur à l’export. En reprenant, via sa filiale Moet-Henessy, 50% d’Armand de Brignac au rappeur américain, le français LVMH ajoute une marque de prestige à celles qu’il possède déjà (Moët-et-Chandon, Krug, Ruinart, Veuve Cliquot ou Dom Pérignon). Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais Jay-Z promet que l'aventure avec Bernard Arnault ne s’arrêtera pas là. D’autres projets sont en cours, dans plus grand secret pour l’instant.