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Le brief éco. Livret A : les Français puisent dans leur épargne pour la première fois de l’année

Les foyers français ont puisé dans leur épargne en octobre pour la première fois de l’année. Les retraits ont dépassé les placements.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des livrets A et un relevé de comptes. Photo d'illustration. (SIMON DAVAL / MAXPPP)

Il faut remonter à octobre 2019 pour enregistrer une décollecte, le moment où les Français retirent plus d’argent qu’ils n’en placent sur leurs livrets d’épargne. C'est ce qu'ils ont fait au mois d'octobre 2020 : concrètement, la différence s’élève à un milliard d’euros, selon la Caisse des dépôts et consignations qui gère le Livret A, une épargne sur laquelle on ne paie pas d’impôts et qui est destinée au financement du logement social. L’autre produit très prisé, le livret de développement durable et solidaire (LDDS), a connu la même évolution : les retraits ont dépassé, bien plus modestement, les 80 millions d’euros.

Un signal de reprise ?

Octobre, qui est dans la foulée de la rentrée, est traditionnellement un mois de décollecte. Les dépenses y sont toujours plus importantes, notamment pour payer certains impôts comme la taxe foncière. Mais cette année est bien sûr particulière avec la pandémie. Depuis le début du premier confinement, jamais les Français n’avaient mis autant de côté, y compris de petites sommes sur le Livret A détenu par 55 millions des 67 millions de personnes que compte notre population totale. L’encours total, le montant des sommes placées sur le Livret A et le LDDS, atteignait fin octobre un peu plus de 440 milliards d’euros.

Deux interprétations possibles à cet inversement de tendance en octobre : des Français qui puisent dans leurs réserves pour faire face à l’essentiel pendant la crise (acheter de la nourriture, payer les charges fixes comme l’eau, le gaz, l’électricité) ou une reprise de la consommation tant attendue par les commerçants ? Il est trop tôt pour le dire. Les indicateurs économiques sont très perturbés en ce moment, les calculs sont compliqués mais les instituts de conjoncture vont regarder cela de très près. Il va falloir décortiquer de nombreuses données pour connaître les réelles intentions des foyers.

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