Le brief éco. Les producteurs de spiritueux retrouvent le moral
Les ventes repartent, la clientèle est au rendez-vous malgré la crise. Avec modération, l’optimisme est bien réel.
Rien n’est encore totalement gagné pour les professionnels de cette filière traditionnelle française – la France est le premier producteur européen de spiritueux – mais les premiers mois de l’année marquent le retour à un "optimisme raisonnable", pour reprendre les termes employés par le président de la Fédération française des spiritueux, Jean-Pierre Cointreau. Optimisme raisonnable pour les producteurs qui font face à une baisse régulière de la consommation en France et à des marchés internationaux touchés par la crise sanitaire. Reste deux points de vigilance : le renchérissement des transports et celui des matières premières.
Si l’épidémie de Covid a entraîné la fermeture des lieux de consommation traditionnels comme les cafés, restaurants et hôtels, les achats ont tenu dans les lieux de vente directe. Les ventes en grandes surfaces sont reparties de plus de 4% sur un an. Elles n’ont pas permis de compenser les pertes mais la reprise est amorcée.
Les petites et moyennes entreprises (PME) qui travaillent uniquement avec l’hôtellerie-restauration n’ont pas encore repris un rythme normal mais les grands groupes tournés vers l’international s’en sortent relativement bien. Pernod-Ricard, par exemple, relève sa prévision de croissance, ce qui a fait progresser son titre à bourse de Paris. L’action est en hausse de près de 20% depuis le début de l’année.
Détente commerciale entre l’Europe et les États-Unis
Un autre facteur a son importance : l’accord intervenu mi-juin entre les États-Unis et l’Europe avec la levée provisoire par Joe Biden de sanctions imposées par son prédécesseur Donald Trump. Suspension pour cinq ans de droits de douanes prohibitifs imposés dans le cadre d’un vieux conflit sur les aides publiques octroyées à Airbus et Boeing. Ce conflit pesait lourdement sur les exportations françaises de vins et spiritueux mais l’amélioration des relations entre Paris, Bruxelles et Washington permet d’y voir plus clair.
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