Le brief éco. Les pétromonarchies adoptent la TVA pour anticiper la fin de la saga de l'or noir
Cette TVA "monarchique", dans le Golfe, a été fixée dans un premier temps à 5% et pourrait apporter environ 23 milliards de dollars de revenus supplémentaires dès cette année.
Petite révolution dans les pays du Golfe persiques depuis le 1er janvier. Pour faire face à la baisse des ressources pétrolières, les pétromonarchies instaurent une TVA, copiant en cela la fiscalité occidentale,
Nous n'en sommes pas encore à l’impôt sur le revenu. Pour autant, qu’est-ce que la TVA si ce n’est un impôt payé par tous ? Cette taxe indirecte appliquée sur la plupart des biens et services a été créée en France en 1954. Cette TVA "monarchique", dans le Golfe, a été fixée dans un premier temps à 5% et pourrait apporter environ 23 milliards de dollars de revenus supplémentaires dès cette année. Certaines entreprises (dont les PME), les biens touchant à la santé, l’éducation, certains produits alimentaires et vestimentaires, l’énergie renouvelable et l’eau en sont exclus. C’est un fait : les taxes sont bienvenues quand le corps business est attaqué : las, la production pétrolière ne rapporte plus autant qu’auparavant.
Modèle économique remis en question
Les monarchies pétrolières sont des Etats providence. Pratiquement 90% de leur population sont des fonctionnaires du régime. Avant la chute des prix du pétrole, jusqu’à présent, cette providence était possible grâce à la rente pétrolière. Même si les cours remontent dans un marché volatile, ces pays savent que la saga de l’or noir est pratiquement terminée et tous préparent l’après-pétrole. En 2014, la rente pétrolière représentait encore 90% des revenus de l’Arabie Saoudite. D’ici 2023, elle n’en représentera plus que 40%. L'époque bénie des robinets ouverts qui permettaient d’éviter l’impôt semble terminée. Outre les Emirats et l’Arabe saoudite depuis le 1er janvier dernier, en 2019, tous les pays du Conseil de coopération du Golfe seront concernés par la TVA (Qatar, Bahreïn, Oman, le Koweït, etc.).
Les Emirats à la peine sur le plan économique
Restons cependant sur le cas de l’Arabie saoudite : son économie est en recul pour la première fois depuis huit ans. Face au repli du PIB et la poursuite des déficits budgétaires (60 milliards de dollars / 50 milliards d'euros), le roi Salmane a annoncé pour cette année un budget d’austérité et des privatisations (dont 5% du géant pétrolier publique Aramco) pour permettre de financer un plan de relance qui passe aussi par la promotion du travail des femmes. Le taux de chômage féminin est en effet très élevé dans le royaume. D’où l’actualité sur les femmes autorisées à conduire par décret royal. Quand la nécessaire rigueur fait bouger les lignes...
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