Le brief éco. Les péages autoroutiers plus chers à partir du 1er février
Des augmentations aux péages entreront en vigueur mercredi prochain. Et d'autres hausses de tarifs sont déjà prévues entre 2019 et 2021, pour financer en partie le deuxième plan autoroutier annoncé jeudi par le gouvernement.
La France s’apprête à rajeunir son réseau autoroutier. Le gouvernement a conclu, jeudi 26 janvier, un accord avec les trois principaux concessionnaires qui gèrent et entretiennent les autoroutes. Le montant de la facture s'élève à 800 millions d’euros.
Avoir le meilleur réseau autoroutier du monde, cela se mérite. Mais le sujet fait polémique depuis la privatisation des autoroutes en 2006 par le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin, qui a fait des opérateurs autoroutiers de véritables machines à cash. Le nouveau plan de relance autoroutier précisé jeudi 26 janvier avait été souhaité par François Hollande l'été dernier. L’affaire aura été menée tambour battant.
Le groupe Eiffage, avec sa filiale APRR, s’est engagé à réaliser à partir de fin 2017, 220 millions d’euros de travaux, Albertis, actionnaire espagnol de Sanef, est concerné pour 147 millions et Vinci devrait injecter 400 millions d’euros. Le reste est pris en charge par les collectivités locales.
Durée des concessions contre hausse au péage
Pour concrétiser ce nouveau plan de relance autoroutier, il y avait deux options possibles : soit allonger la durée des concessions aux sociétés d’autoroute, soit augmenter les péages. C’est cette seconde option qui a été retenue, parce que le rallongement des contrats de concessions aurait pris trop de temps. Il aurait fallu passer par les fourches caudines de Bruxelles et par un vote à l’Assemblée nationale. Mais dans ce dernier cas, le processus se serait heurté à beaucoup de députés opposés au système des concessions faites au secteur privé. Il fallait franchir tous ces obstacles pour respecter les délais imposés par François Hollande.
Les usagers des autoroutes sollicités
Outre ce qui sera pris en charge par les collectivités locales, donc avec les impôts, la hausse des péages sera de 0,1 à 0,4%, par an, entre 2019 et 2021. Mais avant ces augmentations prévues à partir de 2019, il faut ajouter dès aujourd'hui le réajustement du gel des péages décidé en 2015 par Ségolène Royal, en pleine polémique sur le sujet. Maintenant que le soufflé est retombé, le gouvernement a autorisé le rattrapage de ce gel. Il faut aussi intégrer 0,3% de rattrapage de la hausse de la redevance domaniale, ce que paient à l’État les groupes en échange de la concession. Les péages vont donc coûter près de 0,8% supplémentaire à partir du mercredi 1er février, soit bien plus que l’inflation.
Le taux de rentabilité pour les concessionnaires est important : jusqu'à 25%. Sur 100 euros de péage pour l'usager, une grosse vingtaine revient en profit aux groupes en question. En échange, l’État reçoit la gabelle : entre 300 et 350 millions d’euros par an de la part des concessionnaires. Nos autoroutes sont devenues un produit de luxe.
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