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Le brief éco. Les finances des communes de France vont-elles si mal ?

Les maires attendent du président de la République une clarification des intentions de l’Etat à l’égard des collectivités, à l'occasion du 100e Congrès des maires de France qui débute mardi à Paris.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Faça de la mairie de Carla-Bayle (Ariège). (PASCAL PAVANI / AFP)

Le 100e Congrès des maires de France s’ouvre mardi 21 novembre à Paris dans un climat tendu : les municipalités sont inquiètes pour leur budget dans un contexte où elles s'estiment déjà fragiles.

Pour y voir plus clair, le plus simple est de regarder le dernier rapport de la Cour des comptes, gardienne des deniers publics. Selon les derniers chiffres concernant 2016, les dépenses des administrations publiques locales ont diminué de 1% et les recettes ont augmenté de 0,2%. La situation financière des collectivités s’est améliorée puisque les administrations ont dégagé une capacité de financement légèrement supérieure à quatre milliards d’euros, contre à peine plus d’un milliard en 2015. Les impôts sont passés par là, le foncier notamment.

Malgré la réduction de leur dotation globale de fonctionnement (ce que leur verse l'Etat) pour la troisième année consécutive (moins 20% depuis 2013) et même si leur situation financière reste fragile, on voit que la casse est limitée.

Des efforts de gestion

Les municipalités dénoncent des décisions unilatérales et protestent contre les 13 milliards d’euros d’économies qui leur sont demandées sur le quinquennat, elles vitupèrent contre la suppression progressive de la taxe d’habitation, qui représente 35% des ressources des communes, et contre la diminution du nombre de contrats aidés.

La Cour des comptes souligne les efforts de gestion réalisés l'année dernière mais les élus aimeraient qu’on leur lâche un peu la bride. Les économies en question se sont faites au détriment de l’investissement dans la rénovation des écoles ou dans l’allègement des horaires d’ouvertures de crèche. La majorité des élus voit d’un mauvais œil le "contrat de confiance" que leur propose l’Etat : baisse des dépenses et amélioration de l’autofinancement, etc.

Des leviers d'action limités

On invoque à chaque fois les millefeuilles, ces services qui se démultiplient avec les strates territoriales. Exemple : une ville a-t-elle besoin d’un service communication quand l’intercommunalité en dispose ?

Le nombre de fonctionnaires territoriaux pose aussi question. 700 000 postes ont été créés au cours des dix dernières années et l'inflation s'est poursuivie malgré un temps de travail effectif inférieur à la durée légale et un absentéisme élevé. Il y a là un chantier évident, mais qui fâche.

Enfin, les finances locales seraient beaucoup plus dynamiques avec des centres villes eux-mêmes dynamiques, surtout dans les villes moyennes qui voient les petits commerces fermer les uns après les autres au profit des grands centres commerciaux de périphérie.

Assurer l’avenir des villes, c’est repenser un modèle global, repenser la manière dont on veut relancer le tissu économique et industriel du pays. Les élus sont aux premières loges et le président de la République ne manquera pas de leur rappeler.

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