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Le brief éco. L’épargne vole vers des sommets, mais pas pour tous les Français

Le surcroît d’épargne accumulé par les Français depuis le confinement est inégalement réparti. 20% des ménages les plus modestes se sont même endettés.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Illustration de l'épargne pendant le confinement. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

Les placements sur les Livret A ont encore augmenté au mois de septembre, au point d’atteindre un nouveau record depuis le début de l’année. Les Français ont déposé plus d’argent qu’ils n’en ont retiré : 26 milliards d'euros au total sur les neuf premiers mois de l'année. Selon les derniers chiffres communiqués par la Caisse des dépôts et consignations qui gère ce produit d’épargne, on est à 1,26 milliard d’euros de placement sur le seul mois de septembre. À ce jour, la somme totale d’argent placée sur les Livret A et de Développement durable s’élève à plus de 440 milliards d’euros.

Epargne forcée

Pendant le confinement, à part la nourriture, nous avons moins consommé, donc moins dépensé. C’est ce que l’on appelle l’épargne forcée, en plus de la traditionnelle épargne de précaution que nous sommes tous tentés de faire en périodes d’incertitude lorsque l’on a un peu d’argent disponible. Sur une population totale de 67 millions de Français, nous sommes aujourd’hui environ 55 millions à détenir un livret d’épargne défiscalisé.

Une épargne pas si populaire

Un rapport publié la semaine dernière par le Conseil d’analyse économique – un groupe d'économistes qui conseille le Premier ministre – montre que, plus loin que le Livret A, le surcroît d’épargne accumulé par les Français depuis le confinement est inégalement réparti. Ce sont 20 % des ménages les plus aisés qui ont alimenté les trois quarts de ce surcroît d’épargne. Les 20% des ménages les plus modestes n’ont pas réussi à épargner plus que d’habitude entre mars et août, et se sont même endettés. Les ménages les plus modestes se sont concentrés sur la consommation de biens essentiels, la nourriture notamment, sans pouvoir mettre de côté. Conclusion des experts placés auprès du Premier ministre : un soutien beaucoup plus important aux ménages les plus modestes, plus exposés aux conséquences économiques des mesures sanitaires, va "très rapidement s'avérer nécessaire".

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