Le brief éco. L'avion électrique commence à décoller
Le secteur automobile n’est pas le seul concerné par les moteurs électriques. Le secteur aérien aussi. Constructeurs aéronautiques, équipementiers et compagnies aérienne y réfléchissent activement.
L’avion électrique devient sérieux. Nous n'évoquons pas les différents engins comme les taxis volants ou autres drones améliorés que l'on a pu voir récemment au salon VivaTech à Paris. Il s’agit bien d’avions pour transporter des voyageurs en mode traditionnel. Les projets ne manquent pas. La compagnie à bas prix Easyjet, par exemple, promet de relier Paris à Londres avec un avion électrique d’ici une dizaine d’années. Un appareil pouvant emporter entre 100 et 220 passagers est à l'étude avec l’Américain Wright Electric.
Du côté des constructeurs européens, on pense immédiatement à Airbus mais ce n'est pas le seul. L’équipementier Safran, lui aussi dans la course, fait le pari des avions plus petits, jusqu’à 12 places. Airbus, lui, travaille sur l’avion électrique depuis près de dix ans. Avec l’Allemand Siemens et le motoriste britannique Rolls-Royce, le groupe met la dernière main à la construction d’un appareil démonstrateur de vol hybride pour l’aviation commerciale. Baptisé E-Fan X, ce démonstrateur devrait voler dès l’année prochaine. Mais Airbus vient de lancer un autre chantier, cette fois avec la compagnie aérienne scandinave SAS. Les deux partenaires vont collaborer pour étudier l’écosystème et les besoins des avions hybrides et électriques à grande échelle. Cette collaboration doit commencer en juin et se poursuivra jusqu’en décembre 2020. Il s’agira de réfléchir aux avions en tant que tels, mais aussi à l’écosystème nécessaire et à l’adaptation des infrastructures comme les aéroports, signe que les ambitions sont bel et bien réelles.
Reste à régler les questions techniques et financières
Sur le plan financier, les coûts de recherche et développement sont budgétés comme des programmes traditionnels. Le vrai enjeu est technologique : propulser un avion avec de l’électricité pose la question du stockage de l’énergie embarquée, de la durée de stockage, et surtout de l’unité de stockage car les batteries sont lourdes (dans le cas de la voiture, c’est déjà un problème, ça l’est encore plus dans le cas d’un avion qui doit rationnaliser son poids).
Le secteur de l’aviation civile, dans son ensemble, cherche à être moins dépendant des carburants fossiles. D’abord pour respecter les objectifs d’émissions de CO2, et surtout pour tourner la page du carburant toujours plus cher dû à la volatilité des prix du pétrole. Pour SAS, l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25% d’ici 2030. Ce qui passera également par l’utilisation de biocarburants.
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