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Le brief éco. Incubateur de start-up à Paris : le choix opportuniste de Facebook

Sheryl Sandberg, numéro deux de Facebook, était mardi à Paris pour l'inauguration d'un incubateur de start-up.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sheryl Sandberg, directrice générale de Facebook, Roxanne Varza, directrice de Station F, et Xavier Niel, le 17 janvier 2017. (ERIC PIERMONT / AFP)

Facebook a choisi Paris pour installer son programme d’accompagnement des jeunes entreprises du numérique. Il s’agira de son plus grand incubateur de start-up au monde. Sheryl Sandberg, numéro deux du groupe américain, était mardi dans la capitale pour lancer l’initiative.

Le plus grand réseau social mondial qui choisit la capitale française pour installer sa plus grande infrastructure de soutien à la création d’entreprises du secteur numérique, on ne peut que s’en féliciter.

L’objectif est de soutenir les start-up par de l'assistance technique, des conseils, des cours hebdomadaires, etc. C'est aussi de contribuer au développement  de ces jeunes entreprises en devenir qui contribueront à l’économie de la data (le traitement des données) en France et en Europe, dans des secteurs aussi variés que l’e-santé, l’identité numérique, la gestion des informations personnelles. 80 espaces de travail ont été aménagés pour accueillir, à terme, jusqu’à une quinzaine de start-up.

Pourquoi Facebook a choisi Paris

Paris, c’est un environnement, un lieu, financé par Xavier Niel, le fondateur de Free. Le projet s’appelle Station F. Situé dans le XIIIe arrondissement, la Halle Freyssinet, ancien hangar ferroviaire des années 20 rénové par Niel pour 250 millions d’euros sur 34 000 mètres carrés, offrira à partir d’avril 3 000 postes de travail, un restaurant ouvert 24 heures sur 24 et des appartements.

Paris est la place où il faut être alors que le Brexit est susceptible de pousser quelques fonds d'investissements à quitter Londres.

Un beau coup de pub pour Facebook

Facebook fait partie des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces géants du web accusés de ne pas payer l’impôt au juste niveau par rapport aux bénéfices réalisés sur le territoire. Le groupe américain a déjà installé à Paris son centre de recherche en intelligence artificielle et va développer un laboratoire de politiques publiques avec Sciences-po. Arrières pensées opportunistes ou lobbying auprès des pouvoirs publics ?

Le fait est que l’initiative a le mérite d’exister et va profiter à tous ces jeunes chefs d’entreprises bourrés d’idées. Mais cela ne règle en rien la question du financement. Quid des fonds d'investissements qui viendront proposer leur argent aux jeunes talents tricolores installés dans le XIIIe arrondissement ?

La directrice du futur campus, Roxanne Varza, elle-même issue de la Silicon Valley en Californie et qui était l'invitée de franceinfo mercredi 17 janvier, le reconnaissait : les équipes de Facebook vont observer de très près ces talents potentiels. Pour mieux en tirer profit ?

A quand l'innovation fiscale ? 

La France est innovante en matière numérique mais cela ne se traduit pas encore par un impact direct sur la croissance. Des recettes très simples existent pourtant. On peut penser notamment à une bonne taxation du capital qui orienterait l’argent des Français vers le développement des entreprises plutôt que de les en décourager. Un meilleur fléchage de l’épargne entre générations est une autre piste.

Si Facebook pouvait donner quelques idées fiscales ingénieuses aux candidats à la présidentielle, cela serait aussi cela de gagné.

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