Le brief éco. Immobilier : les taux d’emprunt montent d’un étage
Les taux de crédits immobiliers repartent à la hausse et cela ne va pas s’arrêter. Au mois de décembre 2016, les banques ont enregistré une ruée des demandes de crédits et de renégociations de prêts. Il n’est pas trop tard pour investir dans la pierre ou acquérir son logement.
À défaut d’avoir une inversion de la courbe du chômage, on a bien celle des taux. Pour l’instant, la hausse est assez faible. Selon l’observatoire Crédit logement/CSA, les banques ont prêté en moyenne à 1,34% en décembre, contre 1,3% en novembre (quatre points de base en plus). C'est une très faible hausse mais c’est la première depuis un an. Le balancier repart donc dans l’autre sens.
On s’était habitués à des taux bas dictés par les banques centrales. Mais ces dernières, même si elles continuent à soutenir l’économie en rachetant 60 milliards d’euros de dettes souveraines chaque mois, comme la BCE, ne prêtent plus aux banques commerciales à d’aussi bonnes conditions qu’il y a quelques mois encore.
Ruée vers les crédits avant une remontée annoncée
Les taux du marché obligataire remontent dans la foulée de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Et avec la fin de ce que l’on appelle le "printemps de l’immobilier" (les objectifs commerciaux des banques en matière de crédit à commercialiser sont bouclés), la période est propice à une remontée des taux.
Les Français se sont rués sur les crédits immobiliers. Sur la seule première semaine de décembre, les demandes de crédits ont augmenté pratiquement de 50%. Les foyers qui en avaient les moyens ont essayé de décrocher un dernier prêt, beaucoup ont tenté de renégocier leurs prêts.
Depuis la baisse des taux intervenus fin 2015, c’est comme si les prix de l’immobilier avaient baissé de 7,5 %. Tout bénéfice pour les particuliers, un peu moins pour les banques qui prêtaient à des taux peu rentables pour maintenir leurs marges confortables.
Jusqu’où peuvent remonter les taux ?
Aucun acteur n’a intérêt à ce que la remontée soit franche et rapide. Cela déstabiliserait le secteur de l’immobilier. Le 27 décembre 2016, le ministère de l’Economie et des Finances a publié au Journal officiel ce que l’on appelle les "seuils de l’usure" applicables par les banques : le ministère fixe les taux maximum infranchissables par les banques privées (3,4% maxi pour les prêts à 10 ans ; 3,3% pour le 10 à 20 ans. Les emprunts immobiliers à taux variables étant plafonnés à 2,8%).
Il n’est donc pas trop tard pour investir dans la pierre ou acquérir son logement mais, c’est vrai, les conditions vont continuer à se durcir au cours des prochains mois, lentement mais sûrement.
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