Le brief éco. Gros plan sur le programme de Benoît Hamon
Benoît Hamon a remporté dimanche la primaire de la gauche devant Manuel Valls. Gros plan sur le programme économique que le vainqueur défend en vue de la présidentielle.
Les personnes qui se sont déplacées pour le second tour de la primaire socialiste élargie, dimanche 29 janvier, ont choisi Benoît Hamon, le candidat critique de la politique gouvernementale et du quinquennat de François Hollande. Revenu universel, taxe sur les robots, abrogation de la loi Travail, revalorisation du smic de 10%, réduction du temps de travail sous les 35 heures, annulation de la dette contractée par les pays européens, remise en cause du CICE qui commence à porter ses fruits : c’est bien une politique de rupture que Benoît Hamon propose comme programme. Reste la question du financement de ces projets.
Projet emblématique, le revenu universel
Les détails sont très attendus. Le revenu universel conçu comme une nouvelle protection sociale, certes, mais le financer à travers, notamment, une taxe sur les robots, reviendrait à créer une charge supplémentaire pour les entreprises. Les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), innovantes en ont-elles besoin ? Rien n’est moins sûr. L'un des arguments avancés par Benoît Hamon est de dire que le Fonds monétaire international (FMI) appelle à plus de souplesse en matière de déficit public. Faut-il pour autant ouvrir la boîte de Pandore ?
La limite du déficit public attendue
Dénoncer la religion des 3% de déficit par rapport au PIB fixée par le traité de Maastricht est une chose, mais fixer un objectif chiffré en est une autre. Or, le candidat socialiste n'a pas proposé de limite. Il va devoir préciser ce point très rapidement puisque tout déficit doit se financer. Dans le contexte actuel, lâcher la bride sous-entend plus d'impôts à terme pour les Français, avec toutes les conséquences sur la consommation et la croissance.
Le chiffrage de ce programme est indispensable et doit être la prochaine étape pour le rendre crédible. Pour l'instant, Benoît Hamon en a donné une vision plus politique que réellement budgétée. Un signe, peut-être : à la fin de son discours de vainqueur de la primaire de la gauche dimanche soir, Benoît Hamon a cité Alexis de Tocqueville : "Chaque génération est un peuple nouveau." Certes, mais Tocqueville était un libéral au sens économique. Libéral, vous avez dit libéral ? Avant l'élection présidentielle, Benoît Hamon a un peu moins de trois mois pour préciser et convaincre.
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