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Le brief éco. Grève : pas d’impact sur la croissance, mais jusqu’à quand ?

La Banque de France écarte un impact significatif et immédiat des grèves sur la croissance économique. Elle maintient sa perspective de croissance pour 2019 mais révise à la baisse celle de 2020.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La façade de la Banque de France, à Paris. Photo du 18 mai 2016 (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Grève ou pas, les dates de publication des perspectives de la Banque de France sont planifiées longtemps à l’avance. N’y voyons donc aucune malice de sa part. D’autant que le premier constat est plutôt neutre : la banque centrale écarte un impact significatif de la grève sur l’économie pour 2019 en maintenant, sans la changer, sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année (+ 1,3%), comme le gouvernement.

Les leçons de la grande grève de 1995

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, reconnaît la gêne et l’impact pour les entreprises et les salariés. En ce moment ce sont des pertes nettes de chiffre d’affaires pour les petits commerçants, PME et TPE qui sont parfois paralysées. C'est malheureusement le quotidien de celles et ceux qui n'ont pas le choix de continuer à travailler pour payer leurs salariés. Mais l’expérience montre que ces grèves ne pèsent jamais directement à court terme sur la croissance globale. Par contre, il y a un décalage de l’activité. C’est ce qu’ont montré le mouvement des "gilets jaunes" il y a un an et, plus encore, la grande grève de 1995.

Croissance 2020

La Banque de France revoit nettement à la baisse ses chiffres pour 2020 et table désormais sur une croissance d’1,1%, le taux le plus bas depuis 2016 (1%). La faute à qui ? La faute à quoi ? Le facteur intérieur n’est pas la première explication. Il y a les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine qui entraînent un ralentissement de l’économie mondiale, ce qui a des conséquences directes sur la croissance de la zone euro, a fortiori française. Un autre facteur est le ralentissement allemand. Le moteur allemand qui se grippe et c’est l’ensemble de la zone euro qui tousse, grève ou pas.

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