Le brief éco. De moins en moins d’investisseurs étrangers dans les entreprises cotées à la bourse de Paris
Les investisseurs "non-résidents" ne représentent plus que 44% du total des actions cotées à Paris.
Au moment où Alstom et STX-France passent respectivement sous pavillons allemand et italien, les investisseurs étrangers sont de moins en moins présents à la bourse de Paris. Paradoxe.
Selon une étude de la Banque de France publiée il y a quelques jours, le poids des investisseurs étrangers dans le capital des entreprises cotées baisse de manière constante depuis trois ans. Ces investisseurs "non-résidents" ne représentent plus que 44% du total, à travers 540 milliards d’euros d’actions. Le plus bas niveau depuis 2011, à la fin de la crise financière. Au retour de la crise, les investisseurs étrangers avaient recommencé à placer leur argent dans nos sociétés pour atteindre un pic en 2013. Ils détenaient alors près de 50% des sociétés cotés à Paris. Ce n’est plus qu’un souvenir.
Le taux d'investisseurs étrangers le plus faible de l'UE
Ces trois dernières années ont été marquées par la montée des risques politiques : préparation du Brexit, réferendum sur les institutions en Italie, incertitudes autour de l’élection présidentielle en France avec la poussée des extrêmes jusqu’à la dernière minute. La plupart des pays européens a été touchée mais, de tous, c’est la France qui en a le plus souffert. Aujourd’hui, la bourse de Paris s’offre le taux de présence d’investisseurs étrangers le plus faible de l’UE (44%, contre 55% dans les entreprises allemandes ; 70% aux Pays-Bas).
Une capitalisation défaillante
Nos entreprises sont victimes d’un déficit de notoriété, particulièrement dans l’industrie. Les mauvaises langues diront que c’est justement ce déficit de notoriété qui transforme nos entreprises en des proies faciles et peu chères, comme Alstom et les autres. Mais cela serait injurier notre savoir-faire dans plusieurs secteurs.
En réalité, Alstom vit aujourd’hui l’aboutissement de plusieurs décennies d’errements stratégiques de la part de ses patrons successifs. Quant aux chantiers de Saint-Nazaire, ils ont atteint la taille critique et avaient besoin d’un large partenariat pour survivre dans le bain irréversible de la mondialisation. Dans les deux cas, la solution sera l’Europe. En l’espace de deux jours, ces deux exemples viennent de mettre en évidence la question de la capitalisation de ce qui reste de l'industrie française. Des groupes encore assez puissants pour susciter l’appétit de partenaires internationaux, mais fragilisés par un contexte national rendu instable, ces trente dernières années, par un manque de vision stratégique.
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