Le brief éco. Croissance économique : comment transformer l’essai ?
L’activité économique s’est montrée forte en 2017 en France et plus globalement dans la Zone euro. Elle pourrait devenir durable, mais sous certaines conditions.
Au plus haut depuis sept ans en France et dix dans en Zone euro, l’activité économique s’est montrée solide en 2017 sur le Vieux continent.
On parle en effet de 2,5% de croissance en 2017 pour les 19 pays de la Zone euro, 1,9% pour la France grâce à la hausse de l'investissement des entreprises et la consommation des ménages. Les chiffres sont là. De plus, le chômage commence à se stabiliser, voire reculer très légèrement, avec un taux de croissance de 2,5%. La France en est encore loin, ce qui explique en partie pourquoi, malgré la reprise, la résorption massive du chômage ne sera pas réglée, loin s’en faut, en 2018.
Ne pas s'isoler du reste de l'UE
L'embellie dont parlent l'Insee et Eurostat pour 2017 peut durer, à condition de lutter contre le "désalignement" des planètes : la remontée des taux d’intérêts qui a commencé, l'augmentation du prix de l’énergie et celle de l’euro qui rend nos entreprises moins compétitives à l’export.
Face à ces trois facteurs "handicapants", comment peut-on transformer l’essai d’une croissance qui revient ? La réponse tient en deux conditions principales : la France ne gagnera pas seule, et l’Union européenne doit être soudée face à ce qui se prépare aux Etats-Unis.
En ce qui concerne les outils : pour la France, on voit par exemple que d’importants gains de productivité sont aujourd’hui réalisés dans le secteur des nouvelles technologies. Il faut décloisonner cela et en faire profiter l’ensemble de l’industrie des biens et services. En clair : une politique uniquement tournée vers le développement des start-up pourrait s’avérer contre-productive.
Ne pas couper le ponts avec les Etats-Unis
En Europe, rien ne se jouera sans le couple franco-allemand. Mais, plus largement, il ne faut surtout pas couper les ponts avec Washington qui vient de mettre en place une stratégie de politique égoïste et non coopérative avec une réforme fiscale très offensive des Etats-Unis. C’est la thèse que défend l’économiste Lionel Fontagné, spécialiste du commerce international. Selon le professeur à l’Ecole d’Economie de Paris, il y avait longtemps que les Etats-Unis n’avaient pas mis en place une telle politique offensive. Il faut donc arrêter de se focaliser sur les tweets intempestifs et puérils de Donald Trump et regarder de près ce qui est en train de se passer : la nouvelle politique mise en place par la Maison Blanche risque d’être réellement destructrice pour nous, de ce côté-ci de l’Atlantique.
Il devient, par exemple, très tentant pour les groupes européens d’envisager de renforcer leur présence aux Etats-Unis pour profiter des règles locales. Autant de manque à gagner pour le tissu productif européen. À méditer.
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