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Le brief éco. Covid-19 : les bières industrielles souffrent davantage de la crise que les bières artisanales

Les bières Heineken ont du mal à surmonter la pandémie. Le brasseur néerlandais a vu ses résultats plonger l’an dernier et prépare un plan de restructuration. La filière des Hauts-de-France, en circuit court, s'en sort mieux.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Dans une brasserie à Gand (Belgique), en janvier 2021. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Avec le confinement, la deuxième moitié de 2020 a empêché les consommateurs de siroter tranquillement, avec modération, une petite mousse à la terrasse ou au zinc des cafés, et la consommation à domicile n’a pas pris le relais. Bilan pour Heineken : un bénéfice en chute à un peu moins de 400 millions d’euros contre 1,6 milliard en 2019. Les volumes de bières vendues ont baissé de 8 à 10% partout dans le monde.

Numéro deux mondial de la bière industrielle, Heineken entend réduire ses coûts de personnels de 20% et n’exclut pas des licenciements parmi ses 85 000 salariés. La direction de l’entreprise s’attend à ce que la poussée de la pandémie de Covid-19 ait encore un impact significatif sur un grand nombre de marchés. En Afrique du Sud, par exemple, le volume a déjà chuté de plus de 40%. Moins concernée, l’Europe a vu les ventes du groupe reculer de 2,5 %.

Le circuit court, un rempart à la crise

Heineken n’est pas la seule entreprise touchée. Tous les grands brasseurs sont concernés et la dimension industrielle, comme pour Heineken, n'est pas gage de résistance en période difficile. Fondé au XIXe siècle à Amsterdam, le groupe produit et vend aujourd’hui plus de 300 marques de bières et de cidres. Quand on regarde les établissements plus petits, beaucoup plus petits même, on voit que les artisans résistent mieux car ils sont plus proches du terrain.

La filière brassicole des Hauts-de-France, qui est l’une des principales productrices de bières de l’hexagone, a bien résisté grâce aux circuits courts. Les artisans brasseurs ont joué la proximité d’une clientèle fidèle, ce qui leur a permis le limiter la casse. Ce que n’a pas pu faire Heineken avec ses chaînes de production et de distribution mondiales. Les bières locales, des Hauts-de-France et d'ailleurs, ont prouvé la pertinence de leur modèle économique.

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