Le brief éco. Coup de maître industriel dans l’automobile du futur
Le géant américain des puces électroniques, Intel, vient de racheter une start-up israélienne spécialisée dans les systèmes anti-collision, Mobileye. En vue : la voiture autonome.
Intel, le géant américain des puces électroniques, a annoncé lundi 13 mars le rachat de Mobileye, une société israélienne, pour 15 milliards de dollars. Une somme à la hauteur de l’enjeu industriel de la voiture autonome en pleine expansion.
Côté voiture électrique, c’est le secteur des batteries propres qui est actuellement très convoité. Cette fois, il s’agit des composants électroniques sans lesquels il serait impossible d’envisager une autonomie parfaite des voitures de demain. Intel met la main sur Mobileye, une start-up née en 1999 et qui a grandi très rapidement pour peser aujourd’hui quelque 11 milliards de dollars en bourse. L’opération marque le plus important rachat d’une entreprise israélienne par un groupe étranger, américain en l’occurrence.
Le savoir-faire de Mobileye : les systèmes anti-collisions
Mobileye est spécialisée dans la vision artificielle appliquée à l’automobile, à travers notamment le traitement d’images en temps réel. Elle revendique la place de leader des systèmes anti-collision grâce à une série d’algorithmes poussés. De la dentelle en matière d’intelligence informatique.
Le secteur représente un fort potentiel de développement. Intel estime que l’ensemble des systèmes de données et des services sur ce segment devrait représenter à l’horizon 2030 un marché dépassant 70 milliards de dollars
Des voitures autonomes commercialisées à l'horizon 2021
Pour mettre toutes les chances de leur côté et avancer au plus vite sur la mise au point de ces technologies, Intel et Mobileye se sont rapprochés de l’Allemand BMW pour développer des prototypes de voitures autonomes. 40 BMW Série 7 sont d’ores et déjà équipées et le constructeur entend commercialiser ses premiers modèles en 2021. Autant dire demain, à l’échelle technologique. Mobileye travaille également avec Volkswagen et l’équipementier britannique Delphi.
Des questions sur la voiture autonome
Qui dit intelligence artificielle dit questions éthiques. Deux sujets sont touchés par les questions éthiques : la sécurité et l’environnement.
La sécurité. S’il est admis que la généralisation des voitures autonomes pourrait contribuer à éliminer 90 % des accidents de la circulation, la question est de savoir qui, des occupants de la voiture ou des piétons, doivent être privilégiés en cas de collision. Le problème n'est toujours pas tranché, aucun code, aucune législation n'existe.
L'environnement. Les puces électroniques sont fabriquées à base de silicium. La demande de l'industrie automobile est en train de prendre le relais de celle des télephones portables. Pour extraire le silicium, il faut exploiter des carrières qui ont pour conséquence, notamment, pour l’érosion des sols et les zones boisées. L'industrie des semi-conducteurs est également une grosse consommatrice de produits chimiques.
C'est le revers de la médaille. Malheureusement, la bonne équation pour rouler en toute sécurité et en toute propreté n’a toujours pas été trouvée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.