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Le brief éco. Brexit : et si la finance dérapait ?

La sortie du Royaume-Uni de l'Europe n'a pas fini de nous surprendre en ce qui concerne la finance.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le drapeau britannique à côté du drapeau européen. (THIERRY CHARLIER / AFP)

Une séquence décisive s'ouvre lundi 4 décembre pour les négociations du Brexit à Bruxelles, où Theresa May doit rencontrer Jean-Claude Juncker puis Donald Tusk. Le Brexit est également au programme d'une importante réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. 

Londres, c’est un peu le marché de Rungis de la finance européenne. Le Brexit va faire perdre aux entreprises du secteur leur "passeport financier". Ce passeport qui leur permet d’offrir leurs services dans tous les pays de l’Union sans y être directement implantés. On parle beaucoup du déménagement de l'Agence bancaire Européenne de Londres vers Paris, mais la banque n’est que la partie émergée de l’iceberg, la partie visible. La partie immergée, ce sont les assurances, les services financiers autres que bancaires (produits dérivés, fonds de pension, hedge funds, fonds spéculatifs, etc.).

Différences de traitement

Les banques, qui gèrent les dépôts des clients, sont supervisées par un régulateur. Ce qui n’est pas le cas des autres services financiers qui bénéficient d’un régime à part, une équivalence réglementaire du droit européen mais qui est appliquée de manière très – trop ? – large.

Le risque – cette question capitale n’a pas encore été soulevée de manière concrète – est que Londres joue de cet  "équivalence réglementaire" pour permettre aux assurances et aux fonds spéculatifs de développer ce que l’on appelle la finance de l’ombre, en toute impunité.

Le risque de divergence réglementaire

L'Europe serait-elle impuissante ? Pour l’instant, pas de réponse. C’est le flou total. On voit clairement que le Brexit porte en germe l’instabilité et surtout la fragmentation financière en zone euro. Pas vraiment bon signe à l’heure de la lutte contre les paradis fiscaux et la finance ravageuse.

C’est un vrai défi pour les capitales européennes : sans réaction, le Brexit risque d’entraîner une nouvelle divergence réglementaire, voire une perte de contrôle du système par les autorités européennes.

Le Conseil d’analyse économique, placé auprès du Premier ministre, Edouard Philippe, publiera mardi 5 décembre une note à ce sujet. Pour l'instant, le contenu est top secret, mais ce rapport sera le premier à faire état des possibles dysfonctionnements et fera des propositions. Une petite note qui risque de faire grand bruit.

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