Le brief éco. Avec ou sans Donald Trump, Davos attend des décideurs du monde entier
Le forum économique mondial a rendez-vous comme tous les ans depuis 1971 à Davos, en Suisse. Les explications d'Emmanuel Cugny.
Le forum économique mondial se réunit à Davos à partir de lundi 22 janvier. C'est le rendez-vous annuel du gotha international de la finance et de la politique, avec une incertitude : la venue, ou non, du président américain Donald Trump.
Normalement, Donald Trump doit conclure le sommet de Davos avec un discours vendredi 26 janvier, mais le président américain pourrait être retenu à Washington par la paralysie budgétaire qui risque de conduire à la fermeture de l'administration fédérale (le shutdown). Quoi qu'il en soit, s’il va à Davos, Donald Trump serait le premier président américain a s'y rendre depuis 18 ans. Le dernier avait été Bill Clinton en 2000.
Emmanuel Macron y est attendu mercredi pour une intervention sur la mondialisation et la réduction des inégalités. Le président de la République aura chauffé les troupes dès lundi en recevant à Versailles 140 dirigeants de multinationales pour les convaincre d’investir en France. Des dirigeants qui partiront ensuite directement pour Davos.
Un ticket d'entrée très élevé
Jusqu’à vendredi vont s’y côtoyer entre 2 000 et 3 000 personnes en provenance de plus d’une centaine de pays. Thème retenu cette année : "construire un avenir commun dans un monde fracturé", entre tensions protectionnistes, géopolitiques et questions liées aux mouvements migratoires.
Les mauvaises langues diront que le forum de Davos, c’est le vrai côté obscur de la force : tous les dirigeants de la planète réunis, non pas pour comploter, mais pour discuter et échanger quelques précieuses cartes de visite. On y fait passer des messages. Exemple : 20 000 entreprises étrangères implantées en France emploient aujourd’hui deux millions de personnes et réalisent un tiers de nos exportations. Il est bon d'entretenir les contacts en une unité de temps et de lieu.
Participer au forum n'est pas à la portée de tout le monde. Cinq milliards de dollars (quatre milliards d'euros), c'est le montant minimum de chiffre d'affaires que doit réaliser l'entreprise pour que son patron puisse faire partie du sérail. Ensuite, le ticket d'entrée : une cotisation annuelle de 40 000 euros versée à la Fondation Davos basée à Genève qui donne droit à une entrée au forum. Les patrons doivent ensuite s'acquitter des frais d'organisation : 16 000 euros hors frais d'hébergement et de transport. Envoyer entre deux et cinq représentants pour les quatre jours de conférence coûte de 200 000 à 400 000 euros, selon le niveau de notoriété. Enfin, il faut compter quatre heures de voiture depuis l’aéroport de Genève... et les affaires sont dans le sac.
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