La Poste et CNP Assurances se rapprochent pour créer un grand assureur public en France

L’idée de marier CNP Assurances, le premier assureur de personnes en France (1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires) avec la Banque Postale date de l'été 2018. L’objectif est d’asseoir l’avenir de La Poste qui voit son activité courrier décliner année après année. Mardi 25 juin, nous sommes entrés un peu plus dans le vif du sujet. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a donné son feu vert à l’opération. 

Le mécano industriel est complexe. En résumé, l’État va transférer une partie des 74% qu’il détient au capital de La Poste à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le bras financier de l’État, qui gère notamment les sommes déposées par les Français sur leurs Livrets A. La CDC va donc devenir l’actionnaire principal de La Poste. Comme CNP Assurances est cotée en bourse, ce montage financier évite à La Poste de lancer une OPA (offre publique d’achat), comme ce qui ce se pratique dans le secteur privé.

Pas de remise en question du service public

Des points restent à régler. Les principaux acteurs du dossier tiennent notamment à ce que l’État s’engage à continuer de verser ce que l’on appelle la "compensation de la charge de service public". Plusieurs centaines de millions d’euros versés chaque année pour permettre à l’établissement de continuer d’assurer le service universel du courrier. Car les Français écrivent encore. De moins en moins, mais ce service doit continuer de vivre.

Avec ce montage, nous restons bien dans une structure étatique, mais ce rapprochement prévu dans la loi Pacte, portée par le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, permet à la Banque Postale de changer de braquet. Elle existe depuis onze ans et a besoin d’évoluer, de se renforcer. Nous sommes en train d’assister à la construction d’un grand groupe de banque-assurance de dimension européenne. Une étape importante pour permettre à La Poste en général, et à la Banque Postale en particulier, de pouvoir continuer à nager dans un univers de plus en plus concurrentiel, sans renier sa dimension et ses engagements historiques de service public.