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Habitat : pourquoi l'enseigne est-elle placée en redressement judiciaire ?

La chaîne spécialisée dans l’ameublement et l’équipement de la maison fait face à de grandes difficultés financières, mais ne met pas pour autant la clef sous la porte.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une enseigne d'Habitat à Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La décision prise par le tribunal de Bobigny ne signe pas l’arrêt de mort d’Habitat. C’est le but de la procédure de redressement judiciaire qui permet de poursuivre l’activité en maintenant les emplois, même si l’entreprise se trouve en cessation de paiements et n’a plus d’argent pour payer ses dettes. Elle est en dépôt de bilan, mais le pire peut être encore évité.

En plaçant l’entreprise en redressement judiciaire, le tribunal ouvre ce que l’on appelle une "période d’observation". Dans le cas d’Habitat, c’est jusqu’à fin janvier. Des mandataires et administrateurs judiciaires doivent être nommés aujourd’hui pour accompagner l’entreprise et trouver les meilleures solutions. Durant cette période, ils vont assurer la liaison avec le tribunal et décider s’il est nécessaire de trouver un ou des repreneurs, avant de devoir, éventuellement, liquider purement et simplement la société.

Erreurs de gestion et inflation

L’actuelle direction dit que l’entreprise souffre d’erreurs de gestion antérieures, à quoi s’ajoutent la baisse de la fréquentation des magasins, l’inflation, la flambée des prix de l’énergie et des matières premières pour fabriquer les meubles et autres articles. L’objectif est de payer tous les fournisseurs, surtout d’assurer les livraisons des commandes passées par les clients. Pour l'instant, la chaîne de livraison n’est pas rompue.

Habitat est une marque qui se présente comme haut de gamme par rapport à certains concurrents comme Ikea et donc un peu plus chère. Elle continue de compter dans l’aménagement et la décoration. Fondée en 1964, la chaîne de 25 magasins emploie aujourd'hui 450 salariés. En 2022, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. L’enseigne a été rachetée en 2011 par le Français Cafom (Centrale d’achat française pour l’Outre-mer), alors dirigée par un ancien de LVMH. Elle a, par la suite, été reprise, en 2020, par l’homme d’affaires Thierry Le Guénic, ancien directeur général du couturier Smalto. Il faudra donc attendre janvier pour connaître le sort réservé à Habitat.

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