Épargne : le livret A et le LEP à des niveaux records en 2023

Les mois se suivent et se ressemblent pour le livret A et le livret d’épargne populaire. Le succès pour ces deux produits d’épargne s’est confirmé en 2023, avec 510 milliards d’euros épargnés, presque 11% de plus qu’en 2022.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'épargne de précaution est à niveaux records en 2023. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Le livret A et livret d'épargne populaire (LEP) drainent ce que l’on appelle de l’épargne de "précaution". Donc de l’épargne défiscalisée, sur laquelle on ne paie pas d’impôts, et liquide, que l’on peut retirer à tout moment en cas de besoins, contrairement à l’assurance-vie. Par définition, cette épargne de précaution, les Français y ont recours en période de doute, d’incertitude économique et nous y sommes. Si on ajoute à cela l’inflation, qui fait baisser la consommation, et les taux d’intérêt élevés, qui rendent l’épargne attractive car rémunératrice, le record de 2023 s’explique facilement.

L’encours, c’est-à-dire l’argent totalisé, sur le livret A et le LEP atteignait, au 31 décembre 2023, 510 milliards d’euros, 10,8% de plus qu’en 2022, soit, sur un an, 55 milliards de plus déposés par les Français qui le peuvent. Aujourd’hui 55 des 68 millions de Français (métropole et outre-mer) détiennent un livret d’épargne.

Le montant des intérêts reversé à l’ensemble des détendeurs de ces livrets s’élève à 15 milliards d’euros pour 2023. Ces milliards vont-ils être réinvestis dans de nouveaux placements pour gagner encore plus l’année suivante ? C’est la grande préoccupation des autorités politiques et monétaires qui aimeraient bien voir ces sommes repartir dans la consommation pour assurer la croissance de l’économie, profiter aux entreprises, aux salaires et à l’emploi.

Des intérêts versés par l'État et les banques

Sur les 15 milliards d’intérêts reversés aux épargnants, un peu plus de la moitié est payée par la Caisse des dépôts et consignations, le bras financier de l’État. Le reste, environs six milliards, est reversé directement par les banques qui commercialisent les livrets. Cela pèsera sur leurs bénéfices 2023 qui doivent être annoncés dans les prochaines semaines.

Cela devrait être le cas de Banque populaire Caisses d’Epargne (BPCE) qui est le distributeur historique de l’épargne réglementée en France, mais aussi la Banque Postale et, dans une moindre mesure, Crédit Mutuel. BNP-PARIBAS et Société Générale sont moins exposées car l’épargne populaire n’est pas dans leur ADN.

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