Emploi : vers un million d'entreprises créées en 2022
Le chiffre est impressionnant : selon l’Insee, on va atteindre, un million de nouvelles structures créées en France, cette année, du jamais-vu. Plus de 60% sont des micro-entreprises, ce que l’on appelait avant des auto-entreprises. Ce statut avait été lancé en 2009 pour inciter les travailleurs à être indépendants. 13 ans après, il a visiblement trouvé son public. Ça tient notamment au rapport au travail qui a beaucoup changé. Le salariat, le sacro-saint CDI ne sont plus aussi recherchés qu’avant. La crise Covid a modifié les attentes. Il y a comme une forme de désenchantement qui conduit de plus en plus d’actifs à se mettre à leur compte, notamment les jeunes, pour avoir plus d’autonomie, de liberté, mieux concilier travail et vie de famille. C’est une petite révolution pour les seniors, la création d’entreprise permet souvent d’organiser une fin de carrière. Parfois, c’est une option subie, après un licenciement, quand on a du mal à retrouver un emploi, c’est une manière de recréer son activité.
Les défaillances d'entreprise progressent aussi
Les secteurs où il y a le plus de créations sont le conseil pour les affaires et la gestion. C’est ainsi que l’Insee regroupe les services aux entreprises, mais aussi aux particuliers pour de l’aide administrative, juridique, comptable, logistique, du recrutement. Beaucoup d’entrepreneurs proposent aussi leurs compétences techniques, dans les métiers du bâtiment. Les créations dans les domaines de l’enseignement, la santé, l’action sociale se portent aussi très bien. En revanche, elles avaient explosé pendant les confinements, mais les services de livraison à domicile, et de transport sont plutôt en repli, comme si on avait atteint un pic.
Ces créations sont une bonne nouvelle pour l’économie si ces nouvelles structures arrivent à tenir, se développer, embaucher. Pas simple, alors que la situation économique s’assombrit en 2023. Les défaillances d’entreprise ont déjà tendance à progresser ces derniers mois, certes, après les confinements, et le "quoiqu’il en coûte", on revient à une forme de normalisation de l’économie, mais le ralentissement de l’activité risque de conduire ces jeunes pousses à mettre vite la clef sous la porte. Enfin, revers de la médaille, ces micro-entreprises souvent sont moins rémunératrices et protectrices que le salariat, surtout au début, elles n’apportent pas toujours un revenu suffisant pour vivre, soit une vraie difficulté, surtout en période d’inflation.
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