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Economie : le gouvernement prévoit pour la première fois depuis 2015 une baisse de la dépense publique en 2024

La dépense publique va baisser l’année prochaine. Le ministère de l’Économie et des Finances vient d’envoyer aux parlementaires le document préparatoire au budget 2024. Bercy parle d’une première baisse des dépenses de l’État depuis 2015.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ministère de l'Économie et des Finances à Paris. (GUY REGISTE / FRANCE-INFO)

Le gouvernement prévoit pour la première fois depuis 2015 une baisse de la dépense publique l'an prochain, actant la fin de la période d'aides massives liées au Covid-19 puis à la crise énergétique, selon un document préparatoire au budget 2024 publié dimanche. 

Ainsi, les crédits accordés aux différents ministères pour accomplir les missions de l’État s’élèveront à 356 milliards d’euros, soit 4,2 milliards de moins par rapport à cette année. Cette somme est comprise dans les 15 milliards d'économie déjà annoncés par Bruno Le Maire, mais au titre de la dépense publique dans son ensemble. Ce chiffre de 356 milliards d'euros s’entend hors charge de la dette, c’est-à-dire sans les intérêts que l’État doit rembourser sur l’argent qu’il emprunte pour pouvoir fonctionner.

Les sources d’économies

Les économies viendront pour la majeure partie de la fin progressive des boucliers tarifaires mis en place depuis le début de la guerre en Ukraine sur les prix de l’électricité et du gaz. Cela représente environ quatorze milliards d’euros, auxquels s’ajoutera la fin du guichet d’accompagnement pour les entreprises fortes consommatrices d’énergies.

D’autres pistes évoquées ces dernières semaines sont confirmées comme les dépenses consacrées à la politique du logement, notamment, la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ ), ou encore le contrôle en amont et la maîtrise des arrêts-maladies coûteux pour la Sécurité sociale

Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, apporte quelques précisions dans un entretien au quotidien Les Echos lundi 17 juillet. Il parle d’un "désendettement vert". De quoi s’agit-il ? L’État dégagera l’an prochain sept milliards d’euros de crédits supplémentaires dédiés à la planification écologique. De l’argent déboursé, certes, mais investi dans l’utile rénovation énergétique des logements et des transports plus écolos.

Certains budgets en hausse

En résumé, ce document budgétaire pour 2024 traduit l'accélération de la fin des aides destinées à tenir les entreprises à bout de bras face à l’inflation. C'est, sans le dire, l’application progressive de l'extinction du "Quoi qu’il en coûte".

Les ministères de l’Éducation nationale, la Défense et la Justice, notamment, vont voir leur budget augmenter. Quant aux baisses d'impôts pour les classes moyennes, "le calendrier dépendra de nos marges de manœuvre", souligne prudemment Gabriel Attal, sans toutefois s’engager sur un montant précis. Un État plus vertueux en 2024 donc. Message envoyé – aussi et surtout – à Bruxelles, mais beaucoup d’observateurs attendent de voir pour croire.

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