Crise de l'immobilier et de la construction : les professionnels attendent le gouvernement de Michel Barnier de pied ferme

Le nouveau gouvernement est attendu au tournant par les professionnels de la construction immobilière. Le salon Batimat a débuté,lundi, Porte de Versailles à Paris, au moment où la filière traverse une importante crise.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Du 30 septembre au 3 octobre 2024 se tient le salon professionnel de la construction : Batimat. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, à la fin du mois d’août, le nombre de logements mis en chantier s’élevait à tout juste 270 000, soit 67 000 de moins sur un an, grosso modo -20% par rapport à la même période de 2023. En cause, selon les professionnels, les difficultés pour obtenir un permis de construire, les taux d’intérêt élevés qui dissuadent les ménages qui le peuvent, d’investir dans l’immobilier, l’inflation du coût des matériaux (+30% pour les prix du ciment ; +25% pour l’acier), et certaines contraintes environnementales.

La loi ZAN (zéro artificialisation nette des sols), par exemple, règle législative imposée aux communes, réduit le nombre de terrains disponibles. Par ailleurs, la rénovation énergétique des bâtiments place très haut les normes, mais se heurte au manque de moyens des ménages pour engager les travaux. Ce qui nous plonge dans la problématique du pouvoir d'achat.

Les attentes des professionnels

Alors que le salon salon Batimat a débuté lundi 30 septembre, Porte de Versailles, à Paris, les professionnels attendent des mesures immédiates dans le cadre du Projet de loi de finance 2025 que le nouveau gouvernement est en train d’élaborer. Entre autres, le taux zéro élargi pour permettre aux ménages, notamment les plus modestes, d’accéder à la propriété ou encore le prolongement du dispositif Pinel qui prévoit une réduction d’impôts sur le prix d’achat d’un logement à condition qu’il soit mis en location.

Quant aux mesures sociales, elles s’imposent car 500 000 professionnels de la construction vont partir à la retraite d’ici 2030 et le secteur peine à recruter la main-d’œuvre nécessaire, ce qui fait baisser la productivité. C’est sur ces différents points de fond que l’État est appelé à agir.

Un contexte de finances publiques dégradées

Rien ne se réglera d’un coup de baguette magique et les professionnels du bâtiment savent que les caisses de l’État sont vides. Plutôt que de réclamer de l’argent qui n’existe plus, ou d’obtenir des promesses à l’emporte-pièce, ce que les professionnels souhaitent avant tout c’est la stabilité et la régularité dans les décisions prises par l’État. Cette stabilité souhaitée  pour le retour à la confiance représente une lourde mission pour la nouvelle ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.