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C’est au tour du secteur bio d’appeler à l’aide dans le contexte de crise

Confronté à un retournement du marché, les distributeurs spécialisés dans le bio demandent un coup de pouce à l’État.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des avocats bio. (DAVID EBENER / DPA via AFP)

Pandémie et inflation auraient-ils porté un coup à la consommation bio ? Les vendeurs ne veulent pas se résigner à l’échec mais 2021 semble avoir marqué un tournant pour les achats, ce qui s'est confirmé au début de cette année. L'activité est loin de la croissance à deux chiffres que connaissaient les ventes avant la crise du Covid-19. 5% de part de marché l'an dernier. Essoufflement réel ou pause temporaire, les consommateurs ne sont plus au rendez-vous et le bio stagne.

Un tour d'horizon permet de voir rapidement la situation : Naturalia, filiale de Casino a vu son chiffre d’affaires reculer de dix millions d'euros sur un an malgré l'ouverture de 38 nouveaux magasins. Du côté de Bio C'Bon, propriété de Carrefour, pas de chiffres communiqués mais la direction parle d'un contexte global de marché "pas facile". Exception pour le groupement d'indépendants Comptoirs de la Bio appartenant à Intermarché qui a vu son chiffre d’affaires progresser de 5%, sans plus.

 Les prix du secteur bio freinent les consommateurs

Comment le secteur explique cette stagnation, voire le recul de l'activité ? Parmi les raisons invoquées il y a le ralentissement de création de nouvelles gammes bio. Une tendance qui pourrait s'accroître avec le déférencement de certains produits chez les distributeurs alimentaires généralistes. Mais il y a surtout les prix qui constituent un frein indéniable à l'heure des débats sur le pouvoir d'achat. Comme le soulignait en début d'année l'association de consommateurs Familles rurales : "le tout bio est loin d'être à la portée de toutes les bourses". Mais pour les professionnels, le débat est ailleurs. Ils estiment qu’il y a une perte de confiance ou des questionnements autour du label bio censé garantir l'absence d'engrais et de pesticides dans la production. Le consommateur n'est plus très au clair sur la valeur du bio.

Les professionnels en appellent à l'État. Ils demandent surtout une vraie reconnaissance du secteur par la puissance publique. Pas forcément de baisse de TVA. Ils font valoir que la France est le premier pays européen en production biologique avec 13% de fermes engagées dans ce mode de production, avec quelque 130 000 emplois équivalents temps plein.

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