Défense : avec la montée des tensions géopolitiques, les grandes puissances investissent massivement dans l'armement nucléaire
Deux rapports que viennent de publier, lundi 17 juin, l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm et l’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) montrent que les dépenses d’armements nucléaires sont en hausse. Les neuf États dotés de l’arme nucléaire (les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, Israël, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et la France) ont dépensé – ensemble – 91 milliards de dollars (84 milliards d’euros) en 2023. De l’argent utilisé pour moderniser les armes nucléaires existantes, et à en déployer de nouvelles.
Des volumes déployés
Selon l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm, le nombre total d’ogives nucléaires existantes dans le monde dépasse les 12 000, dont plus de 9 000 immédiatement disponibles. Quelque 2 000 ogives sont maintenues en état d’alerte opérationnelle. La quasi-totalité de ces missiles appartiennent à la Russie et aux États-Unis qui possèdent 90% des armes nucléaires mondiales.
Depuis 2018, les dépenses ont augmenté de plus de 30%. Sur un an (2022-2023), les neuf États qui détiennent l’arme nucléaire ont augmenté leurs dépenses globales de 10 milliards d'euros. En termes d'investissements mondiaux dans l'armement nucléaire, cela représente 2 700 dollars dépensés par seconde.
Le palmarès des pays les plus dépensiers
Les États-Unis arrivent en tête en dépensant plus que toutes les autres puissances nucléaires réunies. La Chine se retrouve en deuxième position, la Russie en troisième, suivies du Royaume-Uni et de la France, qui n’est pas parmi les plus dépensières.
Comparaison éloquente soulignée par les deux instituts auteurs de ces études chiffrées : les fonds en question représentent plus que ce que le Programme alimentaire mondial estime nécessaire pour mettre un terme à la faim dans le monde. Mais la force nucléaire entretient ce que l’on appelle la dissuasion, la menace mutuelle et permanente d’une riposte d’un État face à l’éventuelle offensive d’un pays ennemi.
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