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Aux Etats-Unis, les milliardaires veulent payer plus d’impôts

Des milliardaires qui demandent à payer plus d’impôts, le phénomène refait surface aux États-Unis. Dans une lettre publiée en ligne, le club des très riches Américains apporte son soutien à l’idée d’un impôt sur la fortune.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La sénatrice Elizabeth Warren souhaite taxer les ménages les plus riches.  (SEAN RAYFORD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Cette initiative n’est pas nouvelle. On se souvient de l’appel lancé par l’homme d’affaires Warren Buffet, la troisième fortune américaine, en 2011, puis en 2016 et 2017. Le cri du cœur revient cette fois dans la voix du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, mais aussi dans celle du cofondateur de Facebook, Chris Hugues, ou encore dans celle des héritiers des hôtels Hyatt et de l’empire Disney. Dix-huit signataires issus de onze familles au total. "Taxez-nous plus !", lancent-ils aux candidats à la présidentielle de novembre 2020.

Que proposent-ils comme impôt ?

La lettre reprend l’argument évoqué à maintes reprises par Warren Buffet, qui aime à rappeler qu’il paye relativement moins d’impôts que son secrétaire. L’idée d’un impôt spécifique sur la fortune s’appuie sur des sondages et elle est soutenue par une majorité d’Américains. La richesse d’une tranche de 0,1 % d’Américains est aujourd’hui presque équivalente à celle de 90 % de l’ensemble de la population. Ce 0,1 % servirait de base à une taxe dont le fruit serait réaffecté à une aide des classes populaires.

Quel gain espéré ?

La sénatrice Elizabeth Warren – femme politique et universitaire américaine, candidate à l'ivestiture démocrate pour affronter Donald Trump – propose de taxer les ménages qui disposent de plus de 50 millions de dollars d’actifs (45 millions d’euros), ce qui représente environ 75 000 familles outre-Atlantique. Elizabeth Warren chiffre à 2 750 milliards de dollars (2 400 milliards d’euros) les retombées possibles sur dix ans. A titre de comparaison, la somme de 2 400 milliards d’euros représente à peu près le montant du PIB français, c'est-à-dire de la richesse produite par l’économie française en un an.

Un tel projet est-il susceptible d’être adopté ?

Le sujet revient sur la table à chaque élection aux Etats-Unis. Mais les signataires de la dernière supplique estiment que dans le contexte actuel, il est de la responsabilité morale, éthique et économique, d’imposer plus lourdement la fortune américaine qui ne cesse de croître, notamment depuis la mise en place de la réforme fiscale par l’administration Trump. L'économie américaine tourne à plein régime et tout le monde ne peut pas en profiter à sa juste valeur. Dans l’idée de ses partisans, cet impôt "patriotique" permettrait également d’aider à faire face à la crise climatique et à améliorer le système de santé. Est-ce un vœu pieux ou une réalité en marche ? Rendez-vous après la présidentielle de novembre 2020.

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