Santé : manger tôt le matin et le soir semble limiter les risques de maladies cardiovasculaires, selon une étude

L’heure à laquelle nous prenons le premier et le dernier repas de la journée semble avoir une influence sur notre risque cardiovasculaire, conclut une vaste étude, publiée jeudi, menée notamment par l'Inserm.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Prendre son petit-déjeuner à 8 heures, au lieu de 9 heures, réduit statistiquement, selon une étude, le risque de maladies cardiovasculaires de 6%. (GABRIEL SANCHEZ / MAXPPP)

Petit-déjeuner tôt, avant 9 heures, est a priori une bonne habitude, indique une étude menée conjointement par l’Inserm, l'Inrae, et  la Sorbonne et publiée dans la revue Nature, jeudi 14 décembre. Dans le détail celui petit prend son petit-déjeuner à 8 heures, au lieu de 9 heures, réduit statistiquement son risque de maladie cardiovasculaire de 6%. Et celui qui petit-déjeune à 7 heures au lieu de 8 heures, le réduit encore de 6% supplémentaires. Ce n'est pas le seul enseignement de cette étude. Dîner tôt compte 

Les résultats font ressortir que ceux qui prennent leur repas du soir après 21 heures voient leur risque cardiovasculaire augmenter de 28% par rapport à ceux qui dînent avant 20 heures. C'est particulièrement le cas pour les femmes. Et si vous combinez un dîner et petit-déjeuner précoce par exemple 19 heures pour le souper et 7 heures du matin pour le premier repas, cela permet une période de jeûne nocturne optimale.

Le rôle bénéfique du jeûne nocturne

Un jeûne nocturne suffisamment long est bénéfique pour la santé. Cette étude montre un lien entre une durée de jeûne nocturne de plus de 12 heures et une réduction du risque de maladie cérébrovasculaire, comme les AVC, d'au moins 7%. Des études antérieures ont par ailleurs montré qu’un jeûne nocturne de 12 heures et plus est associé à moins de prise de poids, et une meilleure tension artérielle.

Cette publication de l’Inserm, l'Inrae, et la Sorbonne n'évoque pour l'heure que des liens statistiques. Ce sont quand même des liens solides avec 100 000 personnes suivies pendant plus de 10 ans, et des biais statistiques, tel le tabac, l'alcool et le manque de sommeil pouvant fausser les résultats sur la santé cardiaque qui ont été écartés. Si le lien de cause à effet n'est pas démontré, ce constat n’est pas surprenant, confirme Bernard Srour, Professeur d'épidémiologie a l'Inrae. C'est l’un des auteurs de ces travaux. La façon dont l’organisme métabolise, gère, l’alimentation n’est pas la même
le soir et le matin. La régulation du sucre par l’insuline, par exemple, se fait beaucoup plus facilement le matin que le soir. Surtout si on commence à secréter de la mélatonine l’hormone du sommeil.
Alors évidemment, il n’y a pas que les horaires qui comptent. Il y a aussi la qualité nutritionnelle des repas. Sur les 18 millions de décès dus aux maladies cardiovasculaires dans le monde, chaque année, 40% sont attribuables à l'alimentation.  

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