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Pollution : 240 espèces de champignons et bactéries "mangeurs de plastique" identifiées dans une marais en Chine

Des bactéries et des champignons mangeurs de plastique ont été repérés à Dafeng, à l'Est de la Chine, sur ce qu'on appelle une "plastisphère". Un amas de déchets de plastique sur lequel prolifèrent toutes sortes de micro-organismes.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des bouteilles en plastique dans la mer Méditerranée à Dbayeh (Liban). Photo d'illustration. (JOSEPH EID / AFP)

Une équipe de chercheurs britanniques a repéré à Dafeng, à l'Est de la Chine, au total 240 espèces de champignons et bactéries capables de dégrader notamment des polyesters et des polyuréthanes. Cette découverte confirme le potentiel de ces micro-organismes pour nous aider à éliminer ces déchets.

À ce jour, plus de 400 espèces de champignons et bactéries dévoreuses de plastique ont déjà été identifiée dans le monde et en s'inspirant de leurs enzymes (les molécules chimiques qu'elles utilisent pour décomposer la matière), les scientifiques espèrent pouvoir accélérer le processus de dégradation du plastique, qui, naturellement met plusieurs dizaines d'années à disparaître.

>> La pollution plastique des océans du globe a atteint des "niveaux sans précédent", selon une étude

9% des déchets plastiques recyclés

Ce genre de dégradation chimique sera à terme plus efficace que le recyclage mécanique que l'on connaît le recyclage du plastique est en réalité très limité aujourd'hui : seuls 9% des déchets plastiques sont recyclés dans le monde, 25% en France.

L'avantage du recyclage chimique, c'est que même si les bactéries et champignons ne font pas disparaître complètement le plastique, ils ont déjà la précieuse capacité de le décomposer en toutes petites molécules des monomères de base, qui peuvent ensuite être réutilisées pour fabriquer de nouveaux objets. Potentiellement, c'est donc la promesse d'un recyclage infini du plastique, comme si on repartait du pétrole, mais la grande limite, c'est que, pour l'instant, les enzymes gloutons ne décomposent qu'une toute petite minorité de plastique. Il faut donc, de toute façon, repenser notre usage des emballages.

Un traité en vue

Un traité mondial contre la pollution plastique est en cours de négociation, ça se passe sous l'égide de l'ONU et la poursuite des discussions doit se tenir à Paris la semaine prochaine. 193 pays vont se retrouver pour tenter d'établir ce premier traité international contre la pollution plastique. Cela visera aussi bien la production, que l'utilisation du plastique ou les obligations de recyclage.

L'objectif est d'aboutir à un traité juridiquement contraignant d'ici fin 2024. Car jusqu'ici, en dépit des mesures déjà prises, la quantité de plastique dans les océans a encore augmenté de 50% sur les cinq dernières années.

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