Malgré l'urgence climatique, les énergies fossiles continuent à se développer

Les producteurs de pétrole et de gaz ont continué de valider des projets d'extractions en 2023, selon un rapport de l'ONG Global energy monitor.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un site d'extraction de pétrole, en 2020, en Chine. (TPG IMAGES / MAXPPP)

Au total, 20 projets de champ gaziers ou pétroliers ont été définitivement validés à travers le monde en 2023, d'après l'étude de Global energy monitor. Ce potentiel correspond à l'équivalent de 8 milliards de barils, soit autant qu'en 2022. Les trois plus grands chantiers désormais sur les rails concernent des gisements gaziers aux Émirats arabes unis, en Libye et au Brésil.

Le rapport dresse aussi le classement des pays qui valident le plus de nouvelles extractions. En tête, on retrouve les États-Unis, suivis par le Guyana et les Émirats arabes unis. Et ce n'est pas terminé. D'ici la fin du siècle, les géants des énergies fossiles, qu'ils soient privés ou publics, espèrent lancer plus de 60 autres projets d'extraction.

La recherche de gisements se poursuit aussi

L'autre volet de la publication de Global energy monitor se concentre sur la recherche de nouveaux gisements, qui, elle aussi, se poursuit. 19 nouveaux réservoirs de pétrole ou de gaz ont, en effet, été repérés en 2023, un chiffre en nette baisse par rapport à 2022. Cependant, l'ONG décrit une inflexion en trompe-l’œil après le rebond post-Covid.

Parmi les découvertes marquantes, un immense champ gazier a été localisé en Iran. Il s'agit de la plus importante trouvaille des deux dernières années, plus grande même que le réservoir, baptisé Vénus, repéré par TotalEnergies en Namibie. Ce pays d'Afrique devrait devenir dans les prochaines années l'un des grands producteurs d'énergies fossiles, comme le Guyana ou Chypre, jusqu'ici quasi-absent des marchés de l'or noir et du gaz.

Renoncer à tout nouveau projet

Pourtant, ces nouveaux projets et nouvelles découvertes vont à l'encontre des objectifs de neutralité carbone en 2050 et de l'accord de Paris qui prévoit de limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique. Dès 2021, l'Agence internationale de l'énergie appelait à cesser tout nouveau projet pétrolier ou gazier. Un chemin "étroit" disait l'AIE, qui ne semble pas être emprunté, pour l'instant, par les géants des énergies fossiles.

La COP28 de Dubaï, de décembre 2023, pourrait inverser la tendance. L'accord final fait, pour la première fois, mention d'une nécessaire "transition hors des énergies fossiles". Un texte ratifié par les plus gros pays, producteurs de pétrole, mais non contraignant.

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