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Le billet vert. Protéger les abeilles sans pesticide, c’est possible !

Durant tout l’été, Gérard Feldzer accueille Bertrand Piccard, pour échanger sur quelques-unes des 1 000 solutions économiquement viables et écologiquement responsables, labellisées par la fondation Solar Impulse. Aujourd’hui : une solution pour une apiculture durable.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Bertrand Piccard et Gérard Feldzer présente un système de protection des abeilles, le kit Honey Bees (VATOREX)

Après le succès du premier vol en avion solaire, la fondation Solar Impulse a lancé la deuxième phase de son action : sélectionner 1 000 solutions rentables pour la protection de l’environnement, un programme reconnu par l’ONU, aujourd’hui Honey Bees : un procédé hyperthermique protégeant les ruches des parasites.  

Des ruches décimées  

Les abeilles jouent un rôle essentiel pour nourrir l’humanité, puisque 75% de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs.  

S’il n’y a plus d’abeilles, on devra faire la pollinisation des fleurs à la main… Avec les pesticides qu’on met sur d’autres cultures, on diminue la quantité d’abeilles, et des parasites attaquent également les abeilles. Avec ce système de perturbation environnementale, comme toujours, c’est l’être humain qui en souffre à la fin.

Bertrand Piccard

à franceinfo

Aujourd’hui, l’un des gros fléaux des abeilles est la varroase, une maladie parasitaire provoquée par le varroa. Cet acarien, qui serait responsable à 60% de l'affaiblissement des colonies, cristallise la majorité des problèmes de l’apiculture.

Les produits chimiques utilisés pour lutter contre la varroase ne sont pas sans risque pour les abeilles. Ils entraînent des pertes de reines, des arrêts de ponte, des dégâts sur les couvains, affaiblissant les colonies et leurs abeilles. De plus, pour mettre en oeuvre ces traitements longs, l’apiculteur doit tenir compte de la météo et de la période de production de miel car les pesticides peuvent également contaminer le miel.  

Une solution innovante sans pesticide  

Honey Bees est un serpentin de chauffage créé par Vatorex, qui n’utilise pas de produits chimiques et peut donc être utilisé toute l’année. Il est configuré en avril pour fonctionner automatiquement jusqu’en octobre. La température générée par le système, entre 39 et 42°C, empêche le développement des varroas, sans effet sur les abeilles. Avec ce système, les apiculteurs peuvent complètement renoncer au traitement d’été à l’acide formique et, dans la plupart des cas, au traitement d’hiver.

En outre, les résultats ont pu montrer que les populations traitées thermiquement se développent considérablement mieux. Plus fortes en hiver, elles contribuent également à un rendement plus élevé en miel tout au long de l’année.  

Ce système tue, en un seul traitement, 95% des parasites. C’est 31% de croissance des tailles des colonies et, pour les apiculteurs, c’est une augmentation de bénéfices de 41%. C’est colossal. Tout cela avec un système intelligent, qui permet également, en diminuant les produits chimiques, d’économiser du CO2 au niveau de la fabrication des insecticides.

Bertrand Piccard

à franceinfo

Cela résout déjà une partie du problème. Les abeilles sont encore menacées par les pesticides, le frelon asiatique ou le manque de ressources alimentaires, conduisant à la famine des ruches. La pollinisation des abeilles coûterait à la société 150 milliards de dollars, dont 3 milliards uniquement pour la France. Donc, de telles solutions rentables sont les bienvenues. Encore une solution qui est indéniablement bonne pour l’environnement, la santé, et pour le porte-monnaie.

Pour conclure, il faut savoir que la fabrication d’1 kg de miel nécessite la visite de 5 millions de fleurs, et nous qui sommes des aviateurs, Bertrand Piccard, on ne peut qu’admirer leurs ailes repliables, qui battent 200 fois par seconde, et leur cerveau d’1 mm3, qui fait mieux que le meilleur des GPS pour trouver la bonne fleur.   

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