Cet article date de plus de quatre ans.

Le billet vert. Les forêts en feu : le poumon vert de l'humanité en danger

Les feux qui depuis maintenant quatre mois en Australie ravagent les forêts, relèvent d'une situation exceptionnelle par son ampleur.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un pompier tente d'éteindre un incendie pour protéger les maisons des feux de brousse près de la ville de Nowra dans l'Etat de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie, le 31 décembre 2019.  (SAEED KHAN / AFP)

Les incendies de forêts, qui durent maintenant depuis quatre mois en Australie, ont détruits 8 à 10 millions d’hectares de végétation, l’équivalent du Danemark et des Pays-Bas réunis. Ils ont provoqué la disparition de 28 personnes et de plus d’un milliard d’animaux.

Un triste record

C’est un triste record, sans compter l’abattage par hélicoptère de 10 000 chameaux assoiffés qui menacent les populations autochtones. La destruction est considérable, surtout dans le sud-est de l'Australie, avec des menaces sérieuses sur les villes les plus peuplées, comme Melbourne, Sydney ou encore la capitale, Canberra. 

Il y a toujours eu des incendies de forêts pendant les saisons sèches à travers le monde, mais ce phénomène s’accentue ces dernières années. Les surfaces incendiées dans le monde, en 2019, ont ravagé 350 millions d’hectares, soit environ six fois la surface de la France. Et cela devient récurrent. Les scientifiques parlent de "méga-feux", car entre l’Amazonie, l’Indonésie, la Sibérie, le bassin du Congo, et maintenant l’Australie, ils pensent que cela va s’accentuer dans les prochaines années.

Les pompiers tentent de lutter contre les incendies à Eden (Australie), le 6 janvier 2020. (SAEED KHAN / AFP)

Les causes principales de ces incendies

Les incendies de forêts sont aggravés par des situations météorologiques exceptionnelles dues au dérèglement climatique, comme les records de températures et les vents violents. Puis, évidemment, des feux aggravés par les activités humaines : par exemple lorsqu’on met le feu volontairement aux forêts - ce qu’on appelle la technique du brûlis - pour laisser de la place à l’agriculture. À Madagascar par exemple, dans un silence assourdissant, c’est 200 000 à 300 000 hectares de forêts qui disparaissent ainsi chaque année. Et avec ces forêts, disparaissent une flore et une faune endémiques exceptionnelles.

Un cercle infernal 

Le réchauffement climatique aggrave les feux de forêts, qui eux-mêmes, participent au réchauffement. Les incendies, en 2019, ont rejeté dans l’atmosphère 6 milliards de tonnes de CO2, c’est près de 15% du total des émissions dues aux activités humaines. Et c’est le poumon vert de l’humanité qui se réduit.

De plus, les nuages de cendres provoquent des complications respiratoires qui vont bien au-delà des populations locales. Car il peut se former ce qu’on appelle un pyrocumulonimbus, qui peut grimper jusqu’à 20 000 m de hauteur, et qui, porté par les vents, peut atteindre d’autres continents, de la Nouvelle-Zélande à la Californie, avec des conséquences sur la santé et l’agriculture.  

Que faire face à l'ampleur du désastre ? Premièrement, freiner drastiquement les émissions de CO2. L’Australie, est le troisième exportateur mondial d’énergies fossiles et le premier exportateur de charbon. Et puis accentuer la solidarité internationale, avec par exemple des "casques verts" de l’ONU,  qui pourraient intervenir avec de gros moyens. 

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.