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Le billet vert. Attention aux publicités mensongères sur l'environnement

La compagnie aérienne Ryanair a été épinglée par l'ASA, l'Advertising standards authority.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des passagers montent dans un avion Ryanair, à l'aéroport de Bordeaux (Gironde). Photo d'illustration. Ryanair épinglée pour publicité mensongère en Grande-Bretagne. (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN / RADIO FRANCE)

Au Royaume-Uni, l'Autorité de régulation de la publicité vient de bannir les campagnes de cinq marques pour allégation trompeuse sur l’environnementLa publicité est passée en septembre dernier à la radio et à la télé britannique. Volez avec Ryanair : "La compagnie aérienne la moins émettrice de CO2 d’Europe", expliquait son message. Le mois dernier, l’ASA, l’Advertising Standards Authority leur a donc demandé de retirer cette campagne. Les calculs de Ryanair se basaient sur des données datant de 2011 et qui ne sont plus valables pour comparer aujourd'hui ses performances en matière de CO2 avec les autres. Pour l’autorité de régulation de la publicité, cette campagne donnait l’impression aux voyageurs qu’en choisissant cette compagnie, ils seraient plus vertueux pour le climat, ce qui n'est pas prouvé. Ryanair s'est dite "surprise et déçue" par cette sanction, alors qu'elle a passé ce message dans dix pays sans problème. Elle affirme que ses passagers n'émettent que 66 grammes de CO2 par kilomètre parcouru, parce que ses avions sont plus récents donc moins gourmands en carburant et plus remplis que ceux des autres compagnies.

La pub gomme les nuances

Une publicité est faite pour vanter un produit, pas pour relativiser ses effets sur l'environnement. Les sanctions de l’Autorité britannique incitent donc les professionnels à faire plus attention à leur message. Pour l'ASA, certains messages publicitaires pour des produits soit disant verts peuvent avoir des conséquences néfastes pour l’environnement. Par exemple la marque Ancol vantait ses sacs plastiques "bio dégradables". Des sacs pour ramasser les crottes de chien. Mais si ces sacs peuvent se décomposer dans un centre de traitement de déchets fermés, abandonnés dans un parc ou dans la nature, ce n’est pas du tout le cas. L’autorité a donc demandé à Ancol de retirer sa campagne. 

En France, le jury de déontologie de l'Autorité peut être saisi

Nous avons aussi une autorité de régulation de la publicité qui contrôle chaque année si nos publicités sont "loyales, véridiques et saines". Si elle le fait systématiquement pour les spots qui passent à la télé, en revanche ce sont des particuliers ou des associations qui signalent des abus et font que son jury de déontologie se saisit des campagnes sur d’autres supports. En octobre dernier, il a retoqué une affiche de Moovin Paris qui affirmait qu’en prenant une voiture électrique en autopartage on était cinq fois plus écolo qu’en prenant un vélo. C’est oublier un peu vite que fabriquer ce type de voiture est plus polluant que de fabriquer un vélo. Les professionnels font très attention mais aujourd'hui, l'Autorité estime que c'est sur les réseaux sociaux que l’on trouve le plus d’allégations trompeuses sur l'environnement. Dans un rapport il y a deux ans, l'ARPP estimait qu'il y en avait trois fois plus que sur les autres supports. 

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