Le billet sciences. Un nouveau virus grippal trouvé dans des élevages de porcs en Chine
Des chercheurs chinois ont identifié une nouvelle transmission de virus entre l'animal et l'homme dans des abattoirs de porcs du pays. Ils estiment que ce virus grippal, le G4, est à potentiel pandémique.
Le monde n'a pas vraiment besoin d'un nouveau virus, mais des chercheurs chinois viennent d'identifier une nouvelle souche de virus grippal dans des élevages de porcs et ils estiment qu'il peut provoquer une nouvelle pandémie. Cette étude publiée cette semaine dans PNAS montre le résultat de travaux engagés depuis de nombreuses années par des équipes de recherche de l'université agricole de Chine. Les scientifiques ont fait pendant sept ans plus de 30 000 prélèvements dans les narines de porcs dans les abattoirs d'une dizaine de province du pays: des tests avec écouvillons comme nous les faisons aujourd'hui et ils ont trouvé un nouveau virus grippal appelé G4 : un "réassortiment", comme ils l'appellent, de plusieurs souches de grippes porcines aviaires et humaines.
De l'épidémie à la pandémie
Les chercheurs l'ont aussi trouvé auprès de deux personnes qui travaillaient dans ces abattoirs. En plus, dans leur enquête ils ont vu qu’une dizaine de personnes avaient développés des anti-corps contre ce virus G4. Nous sommes en présence donc de ce l'on appelle une zoonose : une transmission de l'animal à l'homme. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 60% des maladies infectieuses viennent de ces interactions. Comme notre coronavirus, même si on ne sait pas encore exactement comment il est passé de la chauve-souris ou du pangolin à l'homme.
Quand ces nouveaux virus grippaux passent de l'animal à l'homme et que les hommes se le transmettent ensuite, cela donne des épidémies. Puis, quand vous dépassez une centaine de pays concernés, nous atteignons la pandémie, comme actuellement. La bonne nouvelle : pour l'instant, rien ne prouve que les hommes se transmettent entre eux ce virus G4. Les cas connus chez les humains sont trop faibles et sans lien entre eux. Mais, là encore, les scientifiques recommandent de faire des tests et de ralentir son développement chez les porcs avec un vaccin vétérinaire, par exemple. Mais cela aurait un coût énorme puisqu'il y a plus de 500 millions de porcs à vacciner dans les élevages chinois.
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