Intempéries : davantage d'herbe dans nos prairies, mais pas plus d'eau dans les nappes phréatiques
Vous avez peut-être pu admirer le vert des paysages ces dernières semaines, car l’herbe pousse particulièrement bien en ce moment dans les prairies ou les jardins. Ce n’est pas une vue de l’esprit, cela se vérifie dans les chiffres. Les données du ministère de l'Agriculture et de Météo France le confirment : fin avril, sur l’ensemble de l’hexagone, la production cumulée d’herbe dans les prairies permanentes est supérieure à la moyenne de 15 %. C'est une bonne nouvelle pour les éleveurs, qui peuvent faire des stocks de fourrage pour leurs troupeaux.
L'herbe des prairies et des jardins a profité de l’eau provenant non pas du sol mais tombée du ciel. Cette pousse plus rapide de l’herbe sur plus de 90 % des prairies françaises est la conséquence des températures douces et des pluies fréquentes en mars et avril. Il a plu cette année 40 % de plus que d’habitude en mars, selon Météo France. Le pourtour méditerranéen et certaines zones de la vallée du Rhône font toutefois face à une pousse déficitaire de l’herbe des prairies, en lien avec le manque de pluie. En région Auvergne-Rhône-Alpes, ce déficit a atteint 50 % en avril.
L'eau n'atteint pas les nappes phréatiques
Mais un problème qui subsiste : sur toute la France, l’ eau captée par la végétation n’est pas allée remplir les nappes souterraines. Ce vert printanier des paysages ne signifie donc pas que l'été sera facile. Les pluies printanières n’ont permis de faire monter seulement qu'un tiers des nappes d’eau souterraines françaises : celles qui se situent dans le nord et l’ouest de la France.
Selon le dernier bilan du bureau géologique national, début avril, les trois quarts des nappes d’eau souterraines se situaient en dessous des normales mensuelles en France. C’est une situation plus déficitaire que l’année dernière. Il n’y a qu’en Bretagne et Loire-Atlantique que les nappes phréatiques se situent à un niveau proche de la moyenne. Et c’est une situation qui s’installe en Europe. Cela dure déjà depuis quatre ans. En février dernier des chercheurs de l'université de Graz, en Autriche, ont confirmé grâce à des observations par satellite que le niveau des eaux souterraines est effectivement plus bas que la normale dans toute l’Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne et des zones littorales.
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