Espace : une nouvelle base de lancement de satellites en Suède
Vous connaissez déjà Kourou, Cap Canaveral, Baïkonour, voici désormais Jukkasjärvi. Cette commune de Laponie, entourée de forêts, et sans quasiment aucun habitant à 5 000km à la ronde, abrite une base spatiale européenne depuis 1966. Jusqu'ici elle servait essentiellement à étudier l'atmosphère terrestre et les aurores boréales. Mais à la fin de cette année, elle devrait normalement faire décoller son premier satellite.
Il n'a échappé à personne que la Laponie se situe loin de l’Équateur. C’est vrai qu’une localisation près de l'Équateur est utile pour lancer des satellites géostationnaires, parce qu’ils doivent être mis en orbite à 35 000 km, dans le plan de l’Équateur justement. Mais les petits satellites (dont certains ne sont pas plus gros qu’une boîte à chaussures) peuvent eux tout à fait être lancés depuis l'Europe, car une orbite polaire plus basse leur convient. C’est d'ailleurs pour cela que les projets de base de lancement se multiplient en Europe : aussi bien au sud, aux Açores ou en Andalousie, qu’au nord sur l'île norvégienne d’Andoya ou les îles Shetland écossaises. Ce qui permettra aussi a l’avenir, d’éviter aux industriels européens de long convoyages de matériel, jusqu'à Kourou par exemple.
Des satellites de plus en plus nombreux
On expliquer ce boom spatial en Europe actuellement par le fait que de plus en plus de petits satellites sont (et seront ) envoyés dans l’espace, notamment par des acteurs privés. Ces petits satellites sont essentiellement dédiés à l’observation de la Terre et aux télécommunications, explique Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de l’espace. Ils peuvent être mis en orbite par de petits lanceurs, des fusées de 20 ou 30 mètres seulement. C’est pour cela que les projets de base de lancement se multiplient.
Plus de 18 000 petits satellites devraient être envoyés dans l’espace durant les dix prochaines années. C’est l’équivalent d’une tonne de matériel par jour, selon Euroconsult. Cela pose d’ailleurs la question des débris spatiaux et des risque de collision. Un sujet sensible sur lequel l’industrie du spatial et les États vont devoir se pencher de plus en plus.
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