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Espace : la sonde Osiris-Rex de la Nasa entame son voyage de retour sur terre qui va durer deux ans

La sonde spatiale américaine Osiris-Rex ne revient pas sur Terre les mains vides. Elle rentre avec des poussières de roche d'un astéroïde.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La sonde Osiris-Rex et l'astéroïde Bennu. Photo d'illustration. (NASA / MAXPPP)

Osiris-Rex est un engin de deux tonnes qui depuis deux ans et demi tenait compagnie à un astéroïde appelé Bennu, quelque part dans les profondeurs de notre système solaire. Il entame un très, très long voyage retour vers notre planète : plus de deux ans de traversée de l’espace et deux fois le tour du soleil à parcourir avant de réapparaitre à l’horizon. Et surtout de nous larguer sa précieuse cargaison : des échantillons de roches.

C'est une très petite quantité de matière qui a pu être prélevée, et sécurisée à bord. Quelques dizaines voire centaines de grammes de roches, difficile de savoir. Osiris-Rex est allée les prélever directement sur Bennu, en octobre dernier. Une opération assez incroyable : à des centaines de millions de kilomètres de nous, alors que toute information met près de 20 minutes à parcourir cette distance, la sonde armée d’un bras télescopique est allée piquer la surface de l’astéroïde, un caillou d’à peine 500 m de diamètre. Un choc de quelques secondes qui a libéré dans l’espace une partie de ce sol rocheux qu’il a fallu vite aspirer, mettre à l’abri dans une capsule dont on a bien cru un moment qu’elle n’arriverait pas à se refermer.

Plus de peur que de mal, finalement, la cargaison est depuis en sécurité et les spécialistes du monde entier sont maintenant impatients de pouvoir récupérer cette matière inédite. Ces échantillons de poussière devraient nous en apprendre beaucoup sur l’origine de notre système solaire. Les astéroïdes sont en effet des témoins des temps les plus reculés, il y a 4,5 milliards d’années, quand les gaz et particules flottant dans le vide spatial ont commencé à s’agglomérer, pour former des astres de tailles diverses autour de notre soleil. Ainsi sont nés les planètes et de petits morceaux rocheux, des cailloux spatiaux de quelques dizaines ou centaines de mètres de long, cantonnés dans des régions très froides qui ont permis de conserver leur état originel.

Des échantillons très rares qu'il va falloir analyser

C’est un peu Noël en ce moment pour la communauté scientifique, les physiciens, astrophysiciens et géochimistes ! En décembre dernier, des échantillons de poussières venus d’un autre astéroïde, prélevés cette fois par une sonde japonaise, Hayabusa 2, sont arrivés sur Terre, au terme d’une mission équivalente à celle d’Osiris-Rex. Les premiers échantillons de ce type jamais rapportés, quelques grammes, qui sont actuellement précieusement conservés et préparés pour de premières analyses. Des laboratoires français sont associés à ces travaux, à Lille, à Nancy, à Paris.

De son coté, si tout va bien, Osiris-Rex larguera sa cargaison le 24 septembre 2023. La sonde terminera alors sa mission en se désintégrant dans l’atmosphère à moins qu’elle n’ait encore assez de carburant pour tenter de repartir à la conquête d’un autre astéroïde…

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