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Environnement : la peinture responsable de plus de la moitié de la pollution plastique des océans

Les microplastiques qui se retrouvent dans les océans viennent aussi des peintures, selon une étude qui paraît mercredi. Mais il est encore difficile d'imaginer comment s'en passer.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un peintre en bâtiment (illustration). (TERRYJ / E+ / GETTY)

En ouverture du One Ocean Summit à Brest, le Fonds mondial pour la nature (WWF) alerte : le monde doit s’attaquer à la pollution plastique dans les océans. Une étude qui paraît ce mercedi 9 février indique que même la peinture, de nos bâtiments, de nos meubles, de nos voitures, est à l’origine de microplastiques qui finissent malheureusement dans les océans. Toutes ces peintures sont constituées à 37 % de polymères de plastique qui apportent du liant au mélange.
Des scientifiques avait déjà repéré cette origine des microplastiques lors d'analyses d'eau de mer, mais l'étude d'Environmental Action – un centre de recherche suisse – indique que cette pollution est beaucoup plus importante que prévu.

Selon ces chercheurs, les peintures génèrent chaque année deux millions de tonnes de pollution plastique, ce qui revient à déverser dans les rivières et les océans la charge de 75 000 poids lourds. C’est plus que les autres sources de pollution aux microplastiques identifiées jusqu’ici : l’usure des pneus quand on roule, les fibres issues des vêtements lorsqu’on les lave ou les résidus de granulés industriels.

58% des microplastiques dans l'océan viennent des peintures

Au départ, cette pollution peut provenir des ateliers de peinture lors du nettoyage du matériel ou si la peinture tombe à côté. Quand on peint par vaporisation par exemple, il y a 30% de pertes, selon Julien Boucher, l'un des auteurs de l'étude. Ce sont aussi parfois des opérations de ponçage, de rénovation de bateaux, qui font que ces particules de peinture se retrouvent dans les eaux de ruissellement puis dans les rivières et les océans. Enfin, ces microplastiques de peinture peuvent aussi provenir des objets qui se dégradent dans les décharges. Tout cela mis bout à bout, et les peintures contribuent ainsi à 58% de l’apport total des microplastiques en milieu marin, selon l'étude, avec un risque de toxicité pour la faune, évidemment.

Plutôt que de se passer de ces peintures, l'idée serait de réduire l’impact environnemental en travaillant avec les industriels sur des formules de peintures minérales ou biodégradables. Les chercheurs pensent aussi qu’il serait utile d’optimiser les quantité utilisées ou de mieux surveiller les évacuations des eaux de nettoyage. Il n'est pas question effectivement de se passer de ces peintures, qui au-delà de leur intérêt esthétique, permettent aussi d’augmenter la durée de vie des objets, en les protégeant.

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