Commotions cérébrales dans le rugby : des zones d'ombre persistent sur les atteintes neurodégénératives

Des progrès ont été réalisés pour protéger les joueurs de rugby des commotions cérébrales, mais la recherche a encore du pain sur la planche.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un protocle commotion lors d'un match de Top 14 en rugby, le 4 mars 2023. (ST?PHANIE PARA / MAXPPP)

Il existe en rugby, comme dans tous les sports de contact, un risque de commotion cérébrale lors d’un choc. Une commotion cérébrale, c'est une sorte de blessure au cerveau. Même s’il est protégé par la boîte crânienne. Le cerveau peut, lors d’un plaquage ou d’un contact brutal subir une onde de choc. Il n’y a pas forcément de perte de connaissance, mais en cas de commotion, le cerveau se met à dysfonctionner de façon plus ou moins marquée et transitoire. Cela peut se manifester par de la confusion, une perte d'équilibre ou des trous de mémoire.

Un problème longtemps négligé

Même s'il  n'y a pas de lésion repérable à l’IRM, suite à ce choc, des anomalies chimiques apparaissent au niveau cérébral, et vont mettre plusieurs heures, ou plusieurs jours à se corriger. Dans 90 %, des cas, les commotions guérissent toutes seules, en quelques jours. C'est sans doute la raison pour laquelle elles ont longtemps été négligées.

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Pour bien récupérer, le cerveau a besoin de repos immédiat. Tout joueur atteint d'une commotion ou suspecté de l'être doit donc immédiatement et définitivement quitter du terrain, pour être pris en charge par un médecin. Il existe un protocole très strict, de reprise des entraînements. Il est détaillé sur le site de la Fédération internationale de rugby,  

Il s'agit d'être certain que le cerveau a récupéré avant que le joueur ne retourne sur le terrain. La recherche a également avancé sur le dosage de marqueurs sanguins, qui éclairent les médecins, sur le rétablissement d’un fonctionnement cérébral normal.

Encore des interrogations

Les nouveaux protocoles mis en place depuis dix ans par les instances officielles du rugby sont- ils suffisants pour protéger les joueurs ? Sur le terrain les progrès sont réels, mais la question, qui reste en suspens, assure Patrice Péran, directeur de recherche à l’Inserm de Toulouse, c’est celle des effets cumulés dans le temps ou sur une carrière.

Certaines études ont en effet fait le lien entre commotions cérébrales répétées et atteintes neurodégénératives. Sur cette question, il reste encore beaucoup de zones d’ombre. D'où l'importance de poursuivre la recherche scientifique et d'améliorer le suivi à long terme des sportifs concernés, qu’ils soient professionnels ou amateurs.

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