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Climat : la douceur inhabituelle du mois de septembre peut rendre la végétation plus sensible à la sécheresse ou aux maladies

Si voir l'été se prolonger dans nos jardins reste agréable, ce n’est en réalité pas vraiment une bonne nouvelle. Le fait de bourgeonner ou de fleurir à l’automne, crée, pour les plantes, une sorte de fatigue et désoriente la végétation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une fôret dans le Maine-et-Loire, le 30 septembre 2022 (photo d'illustration) (AURELIEN BREAU / MAXPPP)

Après un été marqué par plusieurs records de températures, ce mois de septembre 2023 reste exceptionnellement chaud. Météo France dévoile vendredi vendredi 29 septembre au matin un bilan détaillé, mais cette douceur inhabituelle influence, c'est une certitude, la végétation. 

Vous l’avez peut-être remarqué, les arbres sont encore bien verts. Certains bourgeonnent même, voire se remettent à fleurir ou donner des fruits car les températures actuelles sont totalement “hors saison” pour ces végétaux qui ne reçoivent pas les signaux nécessaires pour entrer en période de dormance avant l’hiver. Normalement, en début d'automne, la baisse des températures, associée aux journées qui raccourcissent, est un signal qui conduit au jaunissement et à la perte des feuilles, mais actuellement, le phénomène est retardé en raison de la chaleur. Alors, oui, les feuilles finiront par tomber… mais plus tard. Cette météo inhabituelle déboussole la végétation.

Des fruits ou des fleurs en moins 

Le fait de bourgeonner ou de fleurir à l’automne, crée, pour les plantes, une sorte de fatigue, qui peut rendre la végétation plus sensible à la sécheresse ou aux maladies, souligne Serge Zaka, docteur en agro climatologie. Par ailleurs, des bourgeons à l’automne, ce sont autant de fruits ou de fleurs en moins pour le printemps suivant. Il y a un impact sur les réserves d’eau car des arbres qui gardent leurs feuilles plus longtemps, continuent également de puiser l’eau du sol, ce qui peut retarder la période de recharge des nappes phréatiques de deux ou trois semaines.


Si voir l'été se prolonger dans nos jardins reste agréable, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Pour les végétaux, quand le climat change durablement, on entre dans une période inconnue, , rappelle le microbiologiste et écologue, Marc André Selosse, car leur rythme est modifié tout comme celui de leurs partenaires : les micro-organismes, insectes pollinisateurs ou parasites... Les pucerons par exemple restent actifs plus longtemps. Il peut y avoir des désynchronisations négatives pour les plantes. Des projections ont montré que les bouleaux, les hêtres, les peupliers risquent ainsi de disparaître en France à l’horizon 2100, en raison du dérèglement climatique, donc il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre bien sûr.

Accompagner l’évolution climatique

Il est néanmoins possible de compter sur la science pour aider la végétation à faire face, en réalisant des plantations d'espèces plus adaptées. Grosso modo, replanter au nord des arbres qui poussent actuellement 300 kilomètres plus au sud. Il y a encore beaucoup de recherche et d’investissement, à mener sur cette biogéographie des végétaux afin d'accompagner au mieux l’évolution climatique. D’autant qu’il faut aussi se méfier des espèces exotiques envahissantes.

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