Canicule : Paris transformée en station météo géante
Alors que les températures continuent de grimper cette semaine. L’impact du réchauffement climatique en ville, est un sujet qui intéresse de plus en plus les chercheurs. Une vaste campagne de prises de mesures météorologiques vient d'être lancée en plein Paris.
Si vous passez dans la capitale et que vous voyez des petits instruments de mesure descendre au bout d’un parachute, c’est normal. Depuis le début de la semaine, plusieurs instituts de recherche, dont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les équipes de Météo France, organisent des lancers de ballons sondes pour mesurer la température, la pression atmosphérique, le vent, jusqu'à 20 km d’altitude au-dessus de Paris. Une trentaine de petites stations météo vont aussi être implantées sur des lampadaires, des immeubles, et même sur la grue des travaux de Notre-Dame, afin d'étudier les micro-climats quartier par quartier. Enfin des survols de Paris avec un avion de recherche sont aussi prévus pour mesurer l'évolution des masses d’air transportées par le vent.
Ces mesures vont servir à mieux comprendre comment la ville réchauffe l'atmosphère et comment la végétation, les bâtiments, le rayonnement solaire, l’orientation des boulevards peuvent influencer la répartition de la chaleur, selon les saisons.
Car les urbanistes ont beau savoir que par exemple, qu’en été, l'agglomération parisienne peut parfois afficher jusqu'à 10°C de plus la nuit par rapport à sa périphérie, qu'il peut y avoir trois à huit degrés d'écart entre un boulevard planté d'arbres et un axe sans végétation, que l'orientation d’une rue ou la couleur d’une façade ou d’un toit peuvent modifier très vite les températures, il manque encore des données fines pour adapter les villes au réchauffement climatique.
Une étude qui servira pour les JO de 2024
Il y a pas très peu de stations météo en ville et elles sont en général situées dans les parcs, uniquement. Ces données parisiennes permettront donc d'affiner les connaissances, alors que la moitié de la population mondiale vit déjà en ville. Car les îlots de chaleurs influencent non seulement le confort des habitants mais aussi leur santé : lors de la canicule de 2003, qui avait fait plus de 15 000 morts en France, la surmortalité avait atteint 141% à Paris ou 80% à Lyon, selon Santé publique france. C'est une proportion deux à trois fois plus élevée que dans les petites villes.
Au-delà de l’aspect climatique, cette campagne de mesure, baptisée Paname 2022, permettra aussi de mieux connaître l'impact de la pollution, et d’améliorer les prévisions de qualité de l’air pour les Jeux olympiques de 2024.
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