Biodiversité : moins de cabillauds à cause du réchauffement climatique
Les poissons sont-ils moins nombreux à cause de la pêche ou du climat ? Des chercheurs français viennent d'obtenir une partie de la réponse à cette question.
Des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et de l'université de Lille, ont pris l’exemple de la morue ou du cabillaud. Et grâce à un tout nouveau système numérique, un système d'équation prenant en compte à la fois l'évolution de la température de l’eau, la quantité de nourriture disponible et l'intensité de la pêche, ils ont pu reconstituer l'évolution du stock de cabillauds dans la Manche et en mer du Nord sur les 60 dernières années.
Ils ont constaté que depuis 2010, c’est le réchauffement climatique qui pèse le plus sur la survie de ces poissons. La modification des températures est désormais responsable à 64% de la réduction du stock de morues. Cela devrait encore s’amplifier dans les années à venir, alertent ces chercheurs alors qu’auparavant, surtout dans les années 90 et 2000, ce qui décimait les populations de ces poissons, c'était plutôt la surpêche.
Ce changement s'explique par le réchauffement climatique qui modifie notamment la production de plancton servant de nourriture à ces poissons. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à une disparition totale du cabillaud en mer du Nord d’ici la fin du siècle, nous a expliqué Grégory Beaugrand, directeur de recherche au CNRS. Ces scientifiques ont calculé qu'en revanche, si on durcissait les quotas de pêche (pour tenir compte de l'évolution climatique ), il serait possible de prolonger les possibilités de pêche durant 20 années supplémentaires.
L'ensemble de la biodiversité est menacé
Pour l’instant, ce modèle baptisé Fish Clim n’a été utilisé que pour le cabillaud, mais il est tout à fait possible de l’adapter à d’autres espèces de poissons pour connaître l'impact réel du climat et de la surpêche, sur leur survie. Car le constat, c’est que la montée des températures menace de plus en plus l'ensemble de la biodiversité.
Rappelons que selon le dernier rapport du fond mondial pour la nature, le WWF, les population de vertébrés ont chuté de 69% en l'espace de 50 ans. À ce stade, c'est essentiellement à cause des activités humaines, qui détruisent les habitats, mais les scientifique alertent : le réchauffement climatique est en passe de devenir leur plus grande menace dans les années à venir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.