Arkéa Ultim Challenge : des zones de protection des cétacés créées sur le parcours pour éviter les collisions avec les bateaux

C'est une première sur une course à la voile. Les skippers engagés doivent éviter les zones de reproduction, d’alimentation, ou de migration des baleines et autres cachalots.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le skipper français Anthony Marchand sur son multicoque Actual Ultim après le départ de l'Arkéa Ultim Challenge, une course autour du monde en solitaire en multicoque, au large de Brest, à l'ouest de la France, le 7 janvier 2024. (LOIC VENANCE / AFP)

Le tour du monde en solitaire se poursuit pour les skippers de l'Arkéa Ultim Challenge, partis dimanche 7 janvier de Brest. Cette année, et pour la première fois dans l’histoire des courses au large, des zones d’exclusion visent à protéger les cétacés des collisions

Il s'agit pour les six skippers engagés dans la course, qui peuvent avancer à plus de 70 km/h, de minimiser le risque de rencontre accidentelle avec des baleines bleues, baleines à bosse, cachalots, ou autres rorquals. Chaque année lors des courses plusieurs dizaines de collisions surviennent sur l’eau. Les navigateurs ne savent pas toujours ce qu’ils heurtent (il n’y a pas que des animaux, il peut aussi y avoir des débris flottants) mais pour eux, cette nouvelle mesure de protection de biodiversité est aussi une question de sécurité. 

Première cause de mortalité non naturelle des baleines  

 
Ces zones de protection des cétacés ont été déterminées en collaboration avec le consortium scientifique Share the Ocean, à partir des connaissances existantes sur les zones de reproduction, d’alimentation, ou les routes de migration de ces gros cétacés, et à partir de modélisations statistiques de collisions répertoriées jusqu’ici. Ces nouvelles zones de protection des cétacés que les navigateurs doivent éviter se situent ainsi au large des Açores, des Canaries, du Cap-Vert, et plus au sud, du cap de bonne Esperance et des îles Kerguelen. Ces zones sont matérialisées sur les cartes par des formes géométriques de couleur rouge, comme s'il s’agissait de grosses îles, et le tracé de la course les contourne.

Au-delà des courses à la voile, les collisions entre bateaux et cétacés sont fréquentes et représentent la première cause de mortalité non naturelle des baleines, indique Renaud Banuls, fondateur de Share the Ocean. Depuis un siècle, près d’un millier de chocs avec des navires ont été notifiés à la Commission baleinière internationale mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car beaucoup de collisions entre bateaux et gros cétacés passent inaperçues. Les petits cétacés, comme les dauphins, sont eux moins concernés par ces collisions, mais sont davantage victimes de prises accidentelles dans les filets de pêche. C’est pour cette raison que le golfe de Gascogne sera concerné par une interdiction de pêche d'un mois, à partir du 22 janvier. 

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